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D閏ouvrir ce qui se passe ?l'OMC

NOUVELLES:  COMMUNIQU蒘 DE PRESSE 1998

PRESS/113
6 octobre 1998

“Au-del?de la crise financi鑢e”

On trouvera ci-joint le texte de l'allocution prononc閑 le 5 octobre 1998 ?New York par le Directeur g閚閞al de l'OMC, M. Renato Ruggiero, devant le Council on Foreign Relations.

I

Je tiens tout d'abord ?dire combien je suis heureux de pouvoir m'adresser ?ce public prestigieux, surtout ?un moment aussi critique de l'閏onomie mondiale. L'histoire nous apprend que bon nombre des plus grandes visions de l'humanit?ont 閠?con鐄es dans des moments d'adversit? de la cr閍tion du syst鑝e d'apr鑣-guerre sur les ruines du conflit mondial ?la construction de l'Europe, sans oublier la chute du mur de Berlin, la grande le鏾n de notre g閚閞ation est que l'imagination et l'espoir ont toujours vaincu le scepticisme. Nous faisons face aujourd'hui ?ce que le Pr閟ident Clinton a d閏rit comme 閠ant la plus grave crise 閏onomique des 50 derni鑢es ann閑s. Or cette crise devrait aussi 阾re l'occasion pour les 蓆ats-Unis et pour d'autres pays non seulement de s'attaquer aux probl鑝es du syst鑝e financier - qui sont les plus urgents - mais encore de relever les d閒is beaucoup plus vastes qui r閟ultent de la r関olution technologique et 閏onomique ?laquelle nous assistons. C'est dans ce contexte plus g閚閞al que je voudrais m'exprimer aujourd'hui.

La crise financi鑢e a suscit?beaucoup de questions et elle continuera ?en susciter. Mais peut-阾re la question la plus d閏oncertante est celle-ci: pourquoi tout cela arrive-t-il aujourd'hui, au moment m阭e o?nous pensons avoir trouv?tant de r閜onses aux probl鑝es du monde?

Presque dix ans se sont 閏oul閟 depuis la chute du mur de Berlin: nous sommes maintenant ?un moment o?la foi dans la libert?nbsp;- libre choix, march閟 libres, et libre circulation des biens, des capitaux et des id閑s - a progress?de fa鏾n spectaculaire dans le monde entier. O?le leadership des 蓆ats-Unis est quasiment incontest? O?l'閏onomie des pays avanc閟 est plus dynamique qu'elle ne l'a 閠? depuis des d閏ennies. Et o?celle des nombreux pays en d関eloppement a 閠? jusqu'? une date tr鑣 r閏ente, encore plus dynamique avec un taux de croissance annuel moyen de 6 pour cent tout au long des ann閑s 90. O?les murs 閏onomiques qui nous s閜arent sont abaiss閟 ou tout simplement d閙olis, aussi bien au niveau multilat閞al qu'?l'int閞ieur de vastes blocs r間ionaux. Et o?les satellites, les ordinateurs, et les fibres optiques sont en train de cr閑r la r閍lit?d'un village 閘ectronique plan閠aire, avec d'閚ormes possibilit閟 d'閘argir le cercle de la modernisation ? l'Asie, ?l'Am閞ique latine et ?l'Afrique, au-del?des quelques privil間i閟 en Occident.

Pourquoi, avec autant de possibilit閟 de construire un monde meilleur, devons-nous aujourd'hui faire face ?des difficult閟 aussi graves? La r閜onse est en partie un p閏h? d'orgueil. La nouvelle 閏onomie mondiale n'est pas nouvelle au point d'avoir 閏happ? aux lois 閏onomiques de la gravit? Les cycles 閏onomiques existent toujours, sous une forme exacerb閑 m阭e en raison de la rapidit?du changement et du degr?d'int間ration de nos 閏onomies. Les imperfections du march?- surinvestissement, surchauffe, surproduction - n'ont pas disparu. Elles n'ont fait que r閍ppara顃re ?un niveau plus global. En r閍lit? l'une des principales victimes de la crise actuelle est la conviction que la progression de l'閏onomie mondiale est in関itable, et que nous pourrions passer de l'閜oque de la guerre froide ?une nouvelle 鑢e mondiale sans douleur et sans devoir faire preuve de beaucoup d'efforts ou d'imagination. Nous avions tort. Ce monde en voie de globalisation rec鑜e d'immenses promesses, mais aussi une complexit?et des difficult閟 immenses.

C'est pourquoi nous nous trouvons devant des d閒is accrus. Jamais la technologie n'a progress? aussi vite qu'aujourd'hui, forgeant en m阭e temps une nouvelle 閏onomie mondiale. Un quart de la production mondiale est aujourd'hui export? contre tout juste 7 pour cent en 1950. Pour les pays en d関eloppement, cette proportion est encore plus forte, soit pr鑣 de 40 pour cent, et t閙oigne de l'int間ration sans pr閏閐ent de ces pays ?l'閏onomie mondiale. Les mouvements de capitaux dans le monde sont beaucoup plus rapides et leur volume a 閠?multipli?de plusieurs fois pour d閜asser 1 billion de dollars pour une seule journ閑. Tout cela a donn?naissance ?une 閏onomie mondiale plus interd閜endante et plus ouverte, avec une efficacit?nouvelle, une plus grande prosp閞it?et des niveaux de vie plus 閘ev閟 pour des millions de personnes. Cela a aussi fait appara顃re des incertitudes nouvelles, des risques nouveaux et des d閒is nouveaux.

La question qui se pose est: Nous sommes-nous adapt閟 ?ce monde nouveau? Nos syst鑝es, nos politiques, nos approches sont-ils ?la hauteur? Au d閎ut de ce si鑓le, nous avons construit un cadre d'institutions et de politiques nationales pour contribuer ?r閍liser pleinement le potentiel des march閟 nationaux lib閞alis閟: l間islation bancaire, politique de concurrence, protection sociale, droit du travail, et lois sur la sant?et la s閏urit? ?mesure que la logique de la mondialisation se d関eloppe, la n閏essit? de politiques semblables au niveau international devient urgente. Notre probl鑝e aujourd'hui c'est que nous essayons de g閞er l'閏onomie mondiale du si鑓le prochain avec les institutions et politiques h閞it閑s d'un si鑓le qui s'ach鑦e. La crise actuelle montre que nous ne pouvons plus ignorer cette r閍lit?

II

Mais la t鈉he ne sera pas simple, ni indolore. Tout d'abord, la mondialisation est en train d'effacer la distinction entre probl鑝es nationaux et probl鑝es internationaux, en red閒inissant - sans les rendre caduques - nos notions traditionnelles de souverainet? Comme nous l'avons vu au cours de l'ann閑 閏oul閑, la faiblesse des syst鑝es financiers nationaux peut d閟ormais avoir des r閜ercussions majeures ?l'閏helle mondiale. Or il n'existe aucun m閏anisme simple permettant de d閜asser les fronti鑢es pour contribuer ?influencer et ?am閘iorer la situation. D'ailleurs, la finance n'est certainement pas le seul domaine d'action o?la mondialisation transforme actuellement ce qui 閠ait des probl鑝es nationaux en pr閛ccupations mondiales. Les pays ont le droit d'utiliser leurs ressources comme ils le jugent bon. Cependant, cela peut s'accompagner de pluies acides, de gaz de serre, ou de d閒orestation, ph閚om鑞es qui affectent ?leur tour l'閏osyst鑝e mondial qui est notre bien commun. Un exemple encore plus sensible est celui des droits de l'homme, que beaucoup de pays consid鑢ent comme une affaire int閞ieure. Or il devient de plus en plus difficile de maintenir cette distinction dans un monde caract閞is?non seulement par l'interconnexion du commerce international mais encore par la dimension plan閠aire de l'information, o?CNN, Internet, ou les t閘閏opieurs diffusent sans peine images et informations ?travers les fronti鑢es d'une mani鑢e qui influence profond閙ent la vision que les nations ont les unes des autres.

Cela nous am鑞e au deuxi鑝e d閒i de cette 鑢e mondiale. Le commerce, l'investissement et la technologie tissent des liens toujours plus 閠roits dans notre monde, mais celui-ci reste un monde compos?de syst鑝es diff閞ents, ayant des int閞阾s et des origines diff閞ents, et se situant ?des niveaux de d関eloppement tr鑣 diff閞ents. Au moment m阭e o?nous avons besoin de davantage de coop閞ation et de consensus, la communaut? internationale n'est plus un club transatlantique douillet mais une v閞itable communaut? d'int閞阾s plan閠aire, avec des dizaines d'acteurs nouveaux, actifs et importants, sur la sc鑞e mondiale, qui sont presque tous des pays en d関eloppement ou des pays en transition. ?cet environnement international plus complexe s'ajoute l'influence grandissante des milieux d'affaires, des investisseurs internationaux et des ONG qui jouent aujourd'hui un r鬺e majeur dans la mani鑢e dont se forment les relations entre les nations.

La crise actuelle met ?jour ces complexit閟 nouvelles - et aussi les tensions nouvelles - de notre monde interd閜endant; elle soul鑦e toute une s閞ie nouvelle de questions quant ?la mani鑢e dont il faudra les g閞er. Pouvons-nous maintenir un syst鑝e commercial stable sans un syst鑝e financier stable? Pouvons-nous concilier la n閏essit?d'un d関eloppement durable avec la n閏essit?d'assurer ?des millions de personnes un niveau de vie d閏ent? Pouvons-nous promouvoir des normes du travail communes parmi des 閏onomies et des soci閠閟 tr鑣 diff閞entes? L'interd閜endance signifie que nous devons trouver r閜onse ?toutes ces questions interd閜endantes d'une mani鑢e plus coh閞ente et plus 閝uilibr閑. Elle signifie cependant aussi qu'il y a des possibilit閟 d'aggravation des conflits comme de convergence: les liens qui unissent peuvent aussi irriter.

Il en r閟ulte un troisi鑝e d閒i. Un grand nombre des probl鑝es 閏onomiques, environnementaux, voire sociaux auxquels nous nous heurtons ont de plus en plus une dimension mondiale mais nos politiques restent nationales. Nos dirigeants, repr閟entants et fonctionnaires sont responsables d'abord et avant tout devant des 閘ectorats nationaux, dont les pr閛ccupations demeurent principalement dans un cadre national. Et, pour l'avenir imm閐iat, l'蓆at-nation restera la seule institution viable et l間itime pour l'expression de la volont?d閙ocratique du peuple. Comment d閟amorcer les tensions potentielles entre nos int閞阾s et responsabilit閟 qui ont de plus en plus une envergure mondiale et nos pr閛ccupations nationales plus 閠roites? Comment mobiliser l'appui de la population en faveur de politiques, d'institutions et d'objectifs mondiaux? Et, surtout, comment 関iter un “d閒icit d閙ocratique”, qui creuserait un foss?entre des politiques mondiales et les populations dont elles sont cens閑s prendre en compte les int閞阾s?

Une grande partie des critiques formul閑s r閏emment contre la mondialisation sont irrationnelles ou pires encore. Mais il est vrai aussi que, parmi ces millions de concitoyens, beaucoup ont des pr閛ccupations l間itimes concernant la pauvret? les in間alit閟 d'閐ucation et de revenu, la sant?de notre plan鑤e, l'innocuit?des aliments destin閟 ?leurs enfants, ou encore les droits fondamentaux de leurs semblables. Il s'agit de questions tr鑣 importantes et complexes, trop complexes peut-阾re pour 阾re r閟olues sur CNN ou dans des groupes de discussion d'Internet, mais aussi trop importantes pour 阾re confi閑s uniquement aux bureaucrates internationaux.

Cela nous am鑞e ?un quatri鑝e d閒i majeur: assurer le leadership dans une 鑢e mondiale. Mobiliser l'imagination et l'effort collectifs est loin d'阾re une t鈉he simple ?un moment o?nous n'avons plus ?affronter un ennemi commun mais des milliers de probl鑝es complexes. La guerre froide n'閠ait pas uniquement un conflit d'int閞阾s g閛politiques mais aussi un conflit d'id閑s: d閙ocratie contre totalitarisme, libert?contre intervention de l'蓆at. Or le “ciment” de la guerre froide s'est effrit? Les grandes id閑s risquent d'阾re 閏lips閑s par des d閠ails techniques. Des alliances ambitieuses sont affaiblies par des querelles et rivalit閟 mesquines.

Nous n'avons pas non plus 閚onc?clairement ce ?quoi devrait ressembler un nouvel ordre mondial. Un demi-si鑓le plus t魌, les hommes d'蓆at qui ont imagin?le syst鑝e d'apr鑣-guerre - les Nations Unies, le syst鑝e de Bretton Woods, le GATT - 閠aient profond閙ent influenc閟 par les “le鏾ns” partag閑s de l'histoire, m阭e si leurs politiques ou perspectives 閠aient diff閞entes. Tous avaient v閏u le chaos 閏onomique des ann閑s 30, lorsque le repli sur soi avait conduit directement ?l'effondrement du commerce international, ?la grande D閜ression, puis ?la guerre mondiale. Tous - y compris ceux qui repr閟entaient les puissances vaincues - 閠aient convenus que la seule voie vers la reconstruction et la paix 閠ait la construction d'un 閐ifice international enti鑢ement nouveau, dont les fondements 閠aient la libert? l'ouverture et l'interd閜endance.

La fin de la guerre froide n'avait pas suscit?le m阭e besoin de cr閑r un nouveau syst鑝e international. Au contraire, le triomphe sur le communisme sovi閠ique tendait ? renforcer le statu quo. Il confortait la conviction que nous 閠ions parvenus ?la "fin" de nos d閎ats sur les choix politiques, si ce n'est la fin de l'histoire. Et que l'on pouvait oublier la politique 閠rang鑢e face ?des pr閛ccupations int閞ieures plus pressantes. Il en r閟ulte une certaine impression de paralysie devant beaucoup des d閒is de la mondialisation: nous sommes conscients de l'閚ormit?des t鈉hes qui nous attendent, sans pouvoir jusqu'ici mobiliser la vision et le leadership collectifs pour aller de l'avant.

III

Nous nous trouvons aujourd'hui face ?une r閍lit?nouvelle. Si au cours des 50 derni鑢es ann閑s le d閒i consistait ?g閞er un monde divis? le d閒i qui nous attend consistera ?g閞er un monde interd閜endant - et nos paysages institutionnels et mentaux doivent changer. Les 関閚ements survenus cette ann閑, et surtout durant les derniers mois, montrent clairement que le statu quo ne suffit plus. Dans une 閏onomie qui se mondialise de plus en plus et o?les fronti鑢es disparaissent - les marchandises et les services, l'investissement, la technologie et l'information circulent toujours plus vite et plus facilement d'un bout de la plan鑤e ? l'autre - nous ne pouvons pas nous contenter de nos vieux instruments et de nos vieilles m閠hodes. Nous subissons les 関閚ements. Aujourd'hui, nous devons faire face aux d閒is auxquels nous sommes confront閟 en faisant preuve de la m阭e vision et de la m阭e imagination que celles qui ont inspir?les architectes du syst鑝e d'apr鑣-guerre, il y a plus de 50 ans.

Que faire? ?l'関idence, ce n'est pas le moment de d閒inir les grandes lignes du changement. C'est plut魌 le moment de faire prendre conscience du fait que des changements sont n閏essaires. Et, chose plus importante, c'est le moment d'adopter une vision plus 閠endue et des objectifs plus vastes. Permettez-moi de d閏rire bri鑦ement la direction que nous devons prendre:

Pour commencer, nous devons passer d'un leadership essentiellement unilat閞al ?un leadership qui soit plus collectif - la responsabilit?閠ant mieux r閜artie. Cela ne veut pas dire que le leadership des 蓆ats-Unis est moins important. Au contraire, leur leadership est plus essentiel encore, car ce que le monde attend des 蓆ats-Unis est beaucoup plus difficile et plus compliqu? Pendant la guerre froide, le leadership voulait dire solidarit? discipline et la possibilit?d'utiliser la force pour d閒endre ensemble nos valeurs. En revanche, dans un monde interd閜endant, le leadership est l'art de la coop閞ation et du consensus. Il signifie reconna顃re que nos int閞阾s nationaux sont de plus en plus des int閞阾s mondiaux et que notre s閏urit?nationale d閜end toujours plus de la s閏urit?des autres.

Les dirigeants doivent expliquer ?leur public que la politique 閏onomique internationale recouvre plus que les exportations et les emplois - m阭e si ceux-ci rev阾ent une importance cruciale. Ce dont il s'agit, c'est de g閞er un monde plus interd閜endant. C'est assurer la s閏urit?ainsi que la prosp閞it? Et c'est le fait d'阾re des partenaires actifs au sein du syst鑝e international et dans les organisations internationales. Les dirigeants doivent expliquer l'une des contradictions qui caract閞isent cette 鑢e de mondialisation - ce n'est qu'en restant isol閟 qu'on renonce ?sa souverainet?

Deuxi鑝ement, nous ne pouvons plus nous permettre de voir les probl鑝es de fa鏾n 閠roite et sectorielle. Nous devons consid閞er les d閒is auxquels nous sommes confront閟 dans une perspective plus large, et comme constituant un puzzle plus grand dont les pi鑓es sont 閠roitement imbriqu閑s. De plus en plus, l'interd閜endance 閏onomique suscite une longue liste de questions qui d閜assent maintenant les fronti鑢es et les juridictions - de l'investissement ?la politique de la concurrence, en passant par les normes d'environnement, les pr閛ccupations li閑s au d関eloppement, la r閜artition des ressources, les normes du travail, les questions de sant? les droits de l'homme et la s閏urit?閠rang鑢e. De plus en plus, chacun est tributaire de la stabilit?financi鑢e, du d関eloppement 閏onomique, de la s閏urit?environnementale et m阭e des r閒ormes politiques des autres.

Dans ce contexte, la crise actuelle repr閟ente ?la fois une opportunit?et un danger. Un danger parce qu'en nous concentrant sur le besoin imm閐iat d'emp阠her une nouvelle contagion sur les march閟 financiers nous risquons d'oublier les causes profondes de nos difficult閟 - de laisser les arbres cacher la for阾. Mais il peut aussi s'agir d'une opportunit?si nous comprenons que les probl鑝es auxquels nous sommes actuellement confront閟 font r閑llement partie d'un d閒i plus vaste, qui concerne le monde entier - et appelle des solutions au niveau mondial. Lorsque nous aurons r閠abli la confiance dans les march閟 financiers mondiaux, des voix encore plus fortes se feront entendre qui demanderont une solution appropri閑 pour les probl鑝es environnementaux, les droits de l'homme, les normes du travail, les questions de sant? les in間alit閟 au plan international ou la criminalit?et le terrorisme mondiaux. Et toutes ces voix auront raison de se faire entendre.

Nous devons aussi 閠ablir une enceinte plus large pour la gestion de ces questions complexes. Le moment est-il venu, par exemple, de construire une maison charg閑 de g閞er les questions environnementales - de la m阭e fa鏾n que nous avons cr殫 l'Organisation mondiale du commerce en 1994 pour donner au commerce international une assise institutionnelle solide? Ou devrions-nous faire plus, et 閠ablir un cadre institutionnel plus large qui s'occuperait de tous les probl鑝es sectoriels et r間ionaux 閠roitement li閟?

Apr鑣 la guerre, nous avons cr殫 l'ONU, l'OTAN et d'autres m閏anismes destin閟 ?redonner la croissance, la paix et la s閏urit??un monde d関ast? Dans un monde o?les nouveaux risques qui menacent la stabilit?internationale sont aussi dus aux crises financi鑢es ou ?la d間radation de l'environnement, devrions-nous songer ?閠ablir de nouveaux m閏anismes pour g閞er notre s閏urit?collective? Je ne suis pas convaincu qu'il soit n閏essaire de mettre en place une nouvelle s閞ie d'institutions internationales. Ce qu'il faut, c'est se concentrer sur les d閒is que repr閟ente la mondialisation et d閒endre la coh閞ence globale et les r鑗les dans le cadre des structures existantes - c'est-?dire r閕nventer les institutions d閖?en place. Ce dont nous avons besoin, c'est d'une nouvelle courroie de transmission pour la volont? politique de notre leadership collectif.

Cela m'am鑞e ?関oquer un troisi鑝e point: ce n'est que sur la base d'un consensus plus large que nous pouvons commencer ?cr閑r un syst鑝e qui soit r閑llement mondial. La suppression des obstacles 閏onomiques qui se dressaient entre nous a 閠?le r閟ultat - et non la cause - d'un consensus de plus en plus grand au sujet de l'int閞阾 de la lib閞alisation du commerce dans le cadre de r鑗les communes - un consensus qu'il a fallu 50 ans pour instaurer. De la m阭e fa鏾n, nous ne pourrons trouver ?l'閏helle mondiale des solutions aux nombreux autres probl鑝es auxquels la communaut?internationale est aujourd'hui confront閑 - l'environnement, le d関eloppement, les normes du travail, les droits de l'homme, les questions de sant? etc. - qu'en 閠ablissant le m阭e type de consensus depuis la base. Et le consensus n'est possible que gr鈉e au leadership.

Ce serait une grave erreur que de croire qu'un nouvel ordre mondial peut d'une fa鏾n ou d'une autre 阾re impos?aux autres - que la pression ou la coercition constitue un raccourci pour arriver au consensus international. Les seules r鑗les qui ont un caract鑢e l間itime - et qui peuvent donc 阾re appliqu閑s - sont celles qui sont 閠ablies par consensus, comme c'est la pratique ?l'Organisation mondiale du commerce. Loin d'affaiblir le syst鑝e ou d'entraver son fonctionnement, je suis de plus en plus convaincu que le consensus constituera le seul fondement de la coop閞ation 閏onomique et du progr鑣 au plan international. L'unilat閞alisme ne convaincra aucun pays du bien-fond?des valeurs invoqu閑s par un autre. Cette fa鏾n de proc閐er est en fait un signe de faiblesse et non de force. Elle r関鑜e un manque de confiance 閘閙entaire dans le fait que les droits ou les valeurs d'un pays peuvent 阾re librement partag閟 par les autres.

IV

Nombreux sont ceux qui critiquent - aujourd'hui - la mondialisation et le r鬺e qu'elle joue dans la crise actuelle. Mais la mondialisation n'est pas une politique pouvant 阾re consid閞閑 comme bonne ou mauvaise. C'est un processus - m?par les r閍lit閟 de l'関olution 閏onomique et technologique. Il y a 200 ans, la vapeur a 閠??l'origine de la premi鑢e r関olution industrielle. Un si鑓le plus tard, la production en s閞ie et le transport de masse ont permis une deuxi鑝e r関olution industrielle. Chacun de ces 関閚ements a entra頽?un changement radical dans l'organisation de la production et dans la gestion des affaires publiques. Aujourd'hui, une r関olution dans les domaines des communications et de l'informatique - la r関olution num閞ique - red閒init le paysage 閏onomique mondial de fa鏾n tout aussi radicale.

Et comme les r関olutions pr閏閐entes, la mondialisation a ses propres contradictions - entre ce que nous pouvons r閍liser sur le plan technologique et ce que nous pouvons comprendre du point de vue politique, institutionnel, 閙otionnel. Nous pr閠endons savoir ce qu'est l'interd閜endance au niveau mondial, mais ?certains 間ards l'opinion publique semble n'avoir jamais 閠?aussi introvertie que depuis les ann閑s 30. Nous comprenons que la coop閞ation et les institutions internationales sont n閏essaires, mais nous nous opposons ?l'ing閞ence dans les affaires int閞ieures. Nous d閒endons le r間ime du droit au niveau international, mais seulement s'il refl鑤e nos propres r鑗les et lois. Il s'ensuit que nous nous trouvons entre deux mondes - celui de la mondialisation de demain et celui d'hier, avec ses int閞阾s, perspectives et conflits nationaux. ?c魌?d'Internet, il y a le Kosovo.

Ce sont l?des tensions que seul un leadership et une vision ?l'閏helle plan閠aire peuvent faire dispara顃re. Nous devons choisir - et la crise actuelle le montre tr鑣 clairement - entre aller de l'avant en nous fondant sur des r鑗les communes, ou sur la puissance. Entre la stabilit?et l'incertitude. Le consensus et le conflit. Un avenir commun. Ou revenir ?notre pass?divis?nbsp;- avec tous ses conflits et toutes ses trag閐ies.

La fa鏾n dont nous g閞erons les d閒is dans les mois et les ann閑s ?venir d閜endra des choix que nous faisons aujourd'hui. Car, en fait, la crise financi鑢e n'est que la partie visible de l'iceberg. Ce que nous devons faire, c'est am閘iorer la gestion de cette nouvelle interd閜endance complexe et croissante que nous appelons mondialisation. Nous avons besoin d'une vision nouvelle - pour encourager une plus grande participation et une responsabilit?accrue de la part des pays en d関eloppement, et pour mieux comprendre que les probl鑝es auxquels nous sommes confront閟 vont bien au-del? des simples politiques sectorielles.

Un jour de la semaine derni鑢e, alors que je pr閜arais la pr閟ente allocution, j'ai lu deux articles: un de Jeff Garten dans le International Herald Tribune, qui pr閏onisait la cr閍tion d'une banque plan閠aire, et un autre dans l'Economist, qui traitait d'une monnaie mondiale. Ne me demandez pas dans combien d'ann閑s nous aurons une monnaie mondiale - ou si ce sera jamais le cas. Mais ce que je veux vous dire, c'est que pour sortir de la crise actuelle nous aurons besoin de vision, nous aurons besoin de courage, nous devrons regarder au-del?des prochaines semaines ou des prochains mois - comme nous l'avons fait ?la fin de la guerre. Et, plus que jamais, il nous faudra cr閑r quelque chose dont l'incidence se fera sentir au-del?des fronti鑢es nationales et r間ionales.

J'ai commenc?par dire que l'exp閞ience des 50 derni鑢es ann閑s nous a enseign?que la vision triomphe toujours du scepticisme. C'est ce que montre le fait que le mur de Berlin est tomb?sans qu'il y ait une guerre; ou la construction de l'Europe - d'un continent d関ast?et divis?on est pass??une union douani鑢e, puis ?un march? unique et maintenant ?une monnaie unique. Et tout cela a aussi 閠?possible gr鈉e ? la contribution de cette grande nation. Je voudrais dire que nous aurons encore besoin de cette m阭e vision lorsque nous essaierons de construire un syst鑝e qui soit r閑llement mondial - un syst鑝e fond?sur des r鑗les et non sur la puissance. Je vous remercie.