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Monsieur le Président, je vous remercie. Excellences, Mesdames et Messieurs,

Nous avons convoqué la CM13 dans un contexte international marqué par une incertitude plus grande qu'à n'importe quelle autre période dont je puisse me souvenir. Au cours des longues heures de négociation qui ont eu lieu ici, il y a eu des moments où la coopération s'est avérée difficile mais fructueuse, car les Ministres ont surmonté de profonds désaccords, engagé d'âpres discussions et trouvé des terrains d'entente. Ce qui fait la beauté de l'OMC c'est que chaque Membre a voix égale, mais cela a aussi un coût. Nous sommes malgré tout une Organisation unique et je pense que le jeu en vaut la chandelle. Continuons sur cette lancée pour faire en sorte que toutes les voix puissent être entendues!

Je tiens à faire part de ma profonde reconnaissance à notre Président de la CM13, S.E. M. Thani bin Ahmed Al Zeyoudi, Ministre d'État du commerce extérieur des É.A.U., qui a su être patient et travailler à la recherche de solutions, ainsi qu'au gouvernement et à la population des É.A.U. qui nous ont réservé à tous un accueil incroyable cette semaine.

Je veux également remercier nos Vice-Présidents — et je vais tous les nommer — S.E. Todd McClay, Ministre de l'agriculture, de la sylviculture, de la chasse et de la pêche, et du commerce de la Nouvelle-Zélande; S.E. Jorge Rivera Staff, Ministre du commerce et de l'industrie du Panama; et les Ministres facilitateurs, S.E. Espen Barth Eide, Ministre des affaires étrangères de la Norvège; S.E. Kerrie Symonds, Ministre des affaires étrangères de la Barbade; S.E. Rebecca Miano, Secrétaire de Cabinet du Ministère des investissements, du commerce et de l'industrie du Kenya; et S.E. Martin Eyjólfsson, Secrétaire permanent d'État de l'Islande.

Jour et nuit — et souvent la nuit — les Ministres et notre Président ont pu compter sur le soutien des facilitateurs pour la convergence S.E. M. Mmusi Kgafela — Ministre du commerce et de l'industrie du Botswana; S.E. Mme Mary Ng — Ministre des petites entreprises et de la promotion des exportations du Canada; S.E. M. Manuel Tovar Rivera — Ministre du commerce du Costa Rica; S.E. M. Maneesh Gobin — Ministre des affaires étrangères, de l'intégration régionale et du commerce international de Maurice; S.E. M. Leota Laki Lamositele — Ministre des négociations commerciales des Samoa; S.E. M. Kim Yong Gan — Ministre du commerce et de l'industrie de Singapour; S.E. M. Tim Ayres — Ministre adjoint du commerce et du tourisme de l'Australie; et S.E. M. l'Ambassadeur Dacio Castillo — Représentant permanent du Honduras auprès de l'OMC.

Je tiens à remercier tous nos Présidents des divers organes de négociation qui ont travaillé si dur, en ne ménageant pas leurs efforts, pas seulement ici mais aussi à Genève. Je veux également à remercier ma sœur Son Excellence l'Ambassadrice Athaliah Molokomme du Botswana pour son travail en tant que Présidente du Conseil général et, en particulier, pour le rôle central qu'elle a joué à Genève pour jeter les bases d'un engagement productif des Ministres cette semaine.

Je voudrais, si vous me le permettez, demander à tous les Présidents des négociations venus de Genève de bien vouloir se lever, s'il vous plaît (applaudissements). Merci.

Je souhaite également remercier le personnel diligent de l'ADNEC (applaudissements). Et maintenant, je sollicite votre indulgence car je voudrais exprimer ma fierté envers le personnel de l'OMC dirigé par la DGA Ellard, qui a géré cette conférence à la fois ici et à Genève (applaudissements). Je souhaite à présent adresser un remerciement personnel. Il y a une personne dans cette salle qui a été à mes côtés jours et nuits tout au long de la semaine, et c'est mon mari le Dr Ikemba Iweala (applaudissements).

Excellences, nous avons travaillé d'arrache-pied cette semaine. Nous sommes parvenus à des choses importantes et nous n'avons pas réussi à en terminer d'autres. Cependant, nous avons largement fait évoluer ces travaux.

Dans le même temps, nous avons réalisé des avancées majeures pour l'OMC — et jeté les bases pour la suite.

Pour la première fois, les Ministres ont engagé des discussions sur les liens entre le commerce et deux questions urgentes qui se trouvent au cœur des défis politiques, économiques et environnementaux auxquels vos pays sont confrontés, à savoir le développement durable et l'inclusion socioéconomique. L'organisation d'un dialogue interactif dans une Conférence ministérielle était un élément nouveau, mais qui a porté ses fruits. Les Ministres souhaitaient vivement échanger librement des points de vue, ils se sont écoutés les uns les autres et sont parvenus à une meilleure compréhension de leurs expériences et leurs points de vue respectifs.

Vous avez reconnu le rôle que le commerce et l'OMC peuvent jouer pour favoriser l'autonomisation des femmes, élargir les possibilités pour les micro, petites et moyennes entreprises et parvenir à un développement durable dans ses trois dimensions — économique, sociale et environnementale. Vous vous êtes efforcés de composer avec la diversité des Membres et les problèmes que chacun d'entre vous doit surmonter, et vous avez ouvert la voie à des discussions plus approfondies sur des questions telles que la politique commerciale et industrielle, la marge de manœuvre politique pour le développement industriel, l'agriculture durable ainsi que le commerce et l'inclusion.

Pour la première fois depuis le mandat donné il y a 23 ans pour réexaminer les dispositions relatives au traitement spécial et différencié en faveur des pays en développement et des pays les moins avancés en vue de les rendre plus précises, plus effectives et plus opérationnelles, vous avez adopté une décision ministérielle qui ferait progresser cet objectif. Il s'agit d'une victoire pour le développement qui contribuera à donner aux pays en développement, en particulier aux PMA, les moyens de respecter leurs engagements dans le cadre de l'OMC, d'exercer leurs droits et de mieux s'intégrer dans le commerce mondial.

La dynamique autour de l'Accord sur les subventions à la pêche a continué de s'intensifier, même aujourd'hui. Nous avons désormais reçu 71 acceptations formelles, dont 11 cette semaine. L'Afrique du Sud nous a offert un beau cadeau de clôture. Ainsi, l'entrée en vigueur pourrait être clairement réalisable d'ici le milieu de l'année, dans un délai record de deux ans. Et oui, cela est important parce qu'il nous faut préserver la durabilité de nos océans.

Les Membres sont également convenus de mesures concrètes pour faciliter le processus de reclassement des pays les moins avancés.

Et bien entendu, nous accueillons avec satisfaction deux accessions, qui sont un vote de confiance dans le système commercial fondé sur des règles. Les Comores et le Timor-Leste porteront à 166 le nombre de nos Membres — ce qui nous rapproche d'une participation universelle. Et nous pouvons envisager 22 autres demandes d'accession. Cela devrait vous rappeler la valeur qui est attachée à l'appartenance à cette organisation.

Nous avons également célébré l'entrée en vigueur de nouvelles disciplines concernant la réglementation intérieure dans le domaine de services. Cela a exigé de longs préparatifs et servira à simplifier l'environnement réglementaire applicable aux services pour les entreprises. C'est la première fois qu'un accord à l'OMC prévoit l'égalité entre les hommes et les femmes en matière d'accès à l'emploi dans les services. Une fois de plus, je tiens à remercier l'UE, l'Inde et l'Afrique du Sud, ainsi que tous les Membres qui ont travaillé à rendre cela possible.

Cent-vingt-trois Membres ont lancé l'Accord sur la facilitation de l'investissement pour le développement (FID), qui promet de supprimer les obstacles auxquels se heurtent les investissements nationaux et étrangers. Étant donné que les pays en développement recherchent une marge de manœuvre, ils attireront les investissements dont ils ont besoin pour pouvoir obtenir cette marge de manœuvre. Je crois comprendre que les discussions sur l'aspect juridique de l'incorporation de cet accord dans le cadre de l'OMC se poursuivront à Genève. Cela représente une victoire pour les pays en développement.

Nous avons organisé avec succès plusieurs activités parallèles, dont l'événement de haut niveau organisé par l'OMC et l'ITC sur les femmes et le commerce, où nous avons lancé un fonds de 50 millions de dollars pour favoriser l'autonomisation économique des femmes entrepreneurs en exploitant le potentiel de la numérisation afin de les aider à accéder aux chaînes de valeur mondiales. Je remercie Son Excellence M. Al Zeyoudi ainsi que les É.A.U. pour le lancement de notre fonds destiné aux femmes dans le domaine numérique avec un don généreux de 5 millions de dollars. En collaboration avec la Banque mondiale, nous avons également accueilli un événement sur le commerce numérique en Afrique dans le cadre de nos travaux visant à aider les pays africains à réduire la fracture numérique pour qu'ils puissent tirer profit du commerce numérique. La Banque mondiale est prête à apporter des sommes importantes — des milliards de dollars — à ce projet. Nous collaborons avec elle pour soutenir les infrastructures numériques, matérielles et immatérielles, ainsi que les cadres réglementaires dans neuf pays pilotes. Nous avons également organisé une activité parallèle très réussie sur le coton, pour le groupe “Coton-4 plus”, avec la FIFA et d'autres partenaires, afin de permettre à ces pays de s'intégrer dans les chaînes de valeur en Afrique et d'accéder au marché mondial des vêtements de sport qui représente 270 milliards de dollars.

En ce qui concerne la réforme du règlement des différends, nous avons fait des progrès grâce aux contributions de la plupart des Membres. Je tiens ici à saluer une fois de plus le travail de Marco Molina, ancien Représentant permanent adjoint du Guatemala, mais aussi à rendre hommage à tous ceux qui ont produit un travail; il s'agit en effet d'une contribution collective, et nous espérons continuer à travailler sérieusement pour faire avancer cette réforme.

S'agissant de l'agriculture, les travaux ont été lancés il y a plus de 20 ans. À la CM12, nous n'avions même pas pu nous accorder sur un texte. Même si nous rencontrons des difficultés, pour la première fois, nous avons un texte. Nous n'avons pas pu terminer ces travaux ici. Rentrons donc à Genève et obtenons des résultats!

Et c'est ce que nous devons faire, Excellences, obtenir des résultats.

Sur le moratoire et le programme de travail sur le commerce électronique, nous sommes parvenus à un consensus, de même que sur les plaintes en situation de non-violation ou motivées par une autre situation dans le domaine des ADPIC.

Dans le cadre de la deuxième vague de négociations sur les subventions à la pêche, vous avez aplani certaines des divergences en suspens, mais plusieurs autres subsistent. J'avais l'espoir que nous pourrions achever ces négociations à Abou Dhabi, mais vous avez préparé le terrain pour les conclure à partir de là. C'est une bonne chose car les moyens de subsistance de 260 millions de personnes qui dépendent directement ou indirectement de la pêche maritime sont en jeu. Nous devrions tirer parti des progrès accomplis ici pour parvenir à un résultat significatif.

La voie du progrès est rarement linéaire. L'OMC demeure une source de stabilité et de résilience dans un contexte économique et géopolitique grevé par les incertitudes et les chocs exogènes. Le commerce reste un moteur essentiel pour améliorer la vie des populations, et pour aider les entreprises et les pays à faire face aux conséquences de ces chocs.

La semaine a été longue, alors permettez-moi de conclure. Je tiens une fois de plus à remercier les É.A.U. pour l'aimable hospitalité qu'ils nous ont réservée et que nous n'oublierons pas. Je terminerai par une citation attribuée à Winston Churchill. Il dit, je cite, “[l]e succès n'est pas final, l'échec n'est pas fatal: c'est le courage de continuer qui compte”. Merci à tous.