Kenya

De nouvelles technologies pour les agriculteurs africains

Susan Ndung'u est spécialiste de l'agriculture chez Farm Input Promotions, une organisation kényane. Elle nous parle de son travail avec les agriculteurs et nous explique comment elle les aide à adopter de nouvelles technologies, à stimuler la productivité et à accéder aux marchés d'exportation.


Susan Ndung'u est spécialiste de l'agriculture chez Farm Input Promotions, une organisation kényane.

Par exemple, les ambériques vertes sont cultivées dans l'est du Kenya, mais pas dans l'ouest du pays. Si l'offre d'ambériques est suffisante à l'est, l'excédent est envoyé à l'ouest.

Nous avons également des blocs commerciaux régionaux. Si l'offre est suffisante sur le marché national, l'étape suivante consiste à participer au commerce régional. Par exemple, les agriculteurs tanzaniens produisent du maïs destiné au Kenya car ce pays n'en produit pas assez pour répondre à ses besoins. Ce n'est qu'une fois ces étapes franchies que l'on peut envisager de faire du commerce mondial.

De quoi les agriculteurs ont-ils besoin pour garantir la sécurité alimentaire et accéder aux marchés régionaux et mondiaux?

En premier lieu, il faut connaître les variétés de semences. Il existe de nombreuses variétés mais les agriculteurs n'y ont pas toujours accès. Souvent, ils ont assez de terres et sont en mesure d'accéder au marché, mais leur production ne suffit même pas à subvenir à leurs propres besoins. Nous devons commencer par trouver un moyen de fournir des semences améliorées aux agriculteurs.

Ensuite, l'accès à de bonnes semences doit être associé à une bonne gestion. Le commerce peut aider les agriculteurs à adopter de bonnes pratiques de gestion, en particulier en ce qui concerne la lutte contre les parasites. Il leur permet aussi de mieux comprendre les lois relatives à la sécurité sanitaire des produits alimentaires.

Prenons le maïs, par exemple. Les procédures de séchage peuvent être nocives pour la santé. Pendant longtemps, les agriculteurs africains ont séché le maïs à même le sol. Ce n'est plus le cas. Ce que nous essayons de faire, c'est de faire en sorte que les agriculteurs comprennent mieux la gestion après récolte.

Enfin, il faut obtenir un accès aux marchés. Par exemple, les petits agriculteurs qui cultivent des ambériques vertes dans l'est du Kenya se trouvent à 500 kilomètres du port à partir duquel leur production peut être expédiée vers l'Inde, qui est un grand marché pour le Kenya. Aucun agriculteur n'est en mesure d'envoyer ses produits aussi loin.

Que faites-vous pour aider les agriculteurs?

La plupart du temps, nous effectuons des démonstrations dans les villages. C'est ce que nous appelons des "journées sur le terrain". Nous montrons aux agriculteurs des semences qui fonctionnent et nous leur proposons d'essayer. Souvent, les agriculteurs pensent que nous leur demandons d'adopter une semence qu'ils ne connaissent pas. Bien entendu, ils ont peur qu'elle ne marche pas et qu'ils n'aient pas de quoi nourrir leur famille l'année suivante.

C'est pourquoi nous permettons aux agriculteurs de s'informer sur les nouvelles semences sans mettre leurs moyens de subsistance en péril. Après chaque démonstration, nous leur distribuons de petits paquets de semences, de 50 à 100 grammes, pour les aider à apprendre par la pratique. Cela leur donne la possibilité de tester différentes variétés. À la fin de la saison, ils peuvent choisir celles qui ont le mieux marché pour eux.

Dans le même temps, nous avons des conseillers établis dans les villages - normalement des agriculteurs expérimentés choisis par leurs pairs - qui travaillent avec les entreprises de semences pour présenter les produits aux agriculteurs.

Avec le soutien de l'Agence des États-Unis pour le développement international (USAID), nous avons aussi mené un projet au Kenya, qui nous a permis de commencer à penser aux destinations possibles des excédents.

Nous devons aussi aider les agriculteurs à mieux comprendre les règles commerciales. Nous devons les former aux meilleures pratiques, y compris en ce qui concerne les règles relatives à la lutte contre les parasites, qui sont importantes pour les agriculteurs et les consommateurs afin de créer une situation avantageuse pour tous.