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CE Ralph Ossa

Le point de vue de l'Économiste en chef

par Ralph Ossa

Détérioration des perspectives du commerce mondial dans un contexte de hausse des droits de douane

Le dernier rapport Perspectives et statistiques du commerce mondial du Secrétariat de l'OMC, paru ce jour (16 avril), intervient dans une période d'incertitude croissante pour l'économie mondiale — qui annonce, dans son sillage, une détérioration brutale des perspectives pour le commerce mondial.

Après avoir enregistré de bons résultats en 2024, le commerce mondial affronte désormais des vents contraires découlant d'une forte hausse des droits de douane et de l'incertitude croissante en matière de politique commerciale. Le volume du commerce mondial des marchandises devrait diminuer de 0,2% en 2025, ce qui représente un recul de près de trois points de pourcentage par rapport au niveau qu'il aurait atteint sans les récents changements de politique. Une modeste reprise de 2,5% devrait avoir lieu en 2026.

Cela marque un renversement de tendance notable par rapport aux prévisions faites au début de l'année, lorsque les économistes de l'OMC prévoyaient une expansion continue du commerce, grâce à l'amélioration de la situation macroéconomique.

Il existe également d'importants risques de dégradation qui pourraient entraîner un recul plus marqué du commerce mondial. Il s'agit notamment de la mise en œuvre possible par les États-Unis des “droits de douane réciproques” actuellement suspendus, et du risque que l'incertitude en matière de politique commerciale ait des répercussions plus larges sur les autres relations commerciales.

S'ils étaient adoptés, les droits de douane réciproques réduiraient la croissance du commerce mondial des marchandises de 0,6 point de pourcentage supplémentaire. Une propagation à plus grande échelle de l'incertitude en matière de politique commerciale pourrait réduire la croissance de 0,8 point de pourcentage supplémentaire. Ensemble, ces risques entraîneraient une baisse de 1,5% du volume du commerce mondial des marchandises en 2025.

L'incidence des récents changements de politique commerciale varie fortement d'une région à l'autre.

D'après nos prévisions actuelles, l'Amérique du Nord fait aujourd'hui baisser de 1,7 point de pourcentage la croissance du commerce mondial des marchandises en 2025, et rend négatif le chiffre global. L'Asie et l'Europe continuent d'apporter une contribution positive mais moins que dans le scénario de référence des “droits de douane peu élevés”, la contribution de l'Asie ayant diminué de moitié pour s'établir à 0,6 point de pourcentage. Parallèlement, la contribution totale des autres régions — l'Afrique, la Communauté d'États indépendants (CEI), le Moyen-Orient, et l'Amérique du Sud et centrale et les Caraïbes — diminue légèrement, elle aussi, mais reste positive. Un important moteur de ces changements est le découplage entre la Chine et les États-Unis, qui résulte de droits de douane aujourd'hui bien supérieurs à 100%.

Les perturbations du commerce entre les États-Unis et la Chine devraient aussi provoquer un détournement important des échanges, ce qui susciterait, sur les autres marchés, des préoccupations concernant la concurrence accrue de la Chine. À mesure que le commerce serait réorienté, les exportations de marchandises chinoises devraient augmenter de 4 à 9% dans toutes les régions autres que l'Amérique du Nord. Dans le même temps, les importations des États-Unis en provenance de Chine devraient nettement diminuer dans des secteurs tels que les textiles, les vêtements et le matériel électrique, ce qui créerait de nouvelles possibilités d'exportation pour les autres fournisseurs capables de combler ce manque. Cela pourrait permettre aux pays les moins avancés d'accroître leurs exportations vers le marché des États-Unis.

Bien qu'il ne soit pas directement assujetti à des droits de douane, le commerce des services devrait également subir des effets défavorables. Les baisses enregistrées dans le commerce des marchandises entraîneront probablement une réduction de la demande de services connexes, tels que les services de transport et de logistique, tandis que l'incertitude accrue risque de freiner les dépenses discrétionnaires consacrées aux voyages, ainsi que les services liés à l'investissement.

Par conséquent, les prévisions tablent désormais sur une croissance du volume du commerce mondial des services de 4,0% en 2025 et de 4,1% en 2026 - des niveaux nettement inférieurs aux projections de référence qui étaient de 5,1% et 4,8%. Ces chiffres relèvent d'un nouvel élément de notre analyse: pour la première fois, ce rapport contient des projections concernant le commerce des services commerciaux en volume, qui complètent nos estimations de longue date sur le commerce des marchandises.

La situation économique générale suit cette même tendance. Le PIB mondial devrait maintenant progresser de 2,2% en 2025 — 0,6 point de pourcentage de moins que la prévision de référence — avant de se redresser légèrement pour atteindre 2,4% en 2026. Les effets les plus importants se feront de nouveau sentir en Amérique du Nord, où la croissance devrait ralentir de 1,6 point de pourcentage, puis en Asie (baisse de 0,4 point de point de pourcentage) et en Amérique du Sud et centrale et dans les Caraïbes (baisse de 0,2 point de pourcentage).

Les droits de douane réciproques à eux seuls auraient un effet limité sur le PIB mondial, mais une propagation à plus grande échelle de l'incertitude en matière de politique commerciale pourrait pratiquement doubler la perte de PIB prévue, qui s'établirait alors à 1,3 point de pourcentage en-dessous du scénario de référence.

Tous ces éléments font suite à une année particulièrement bonne pour le commerce. En 2024, le volume du commerce mondial des marchandises a augmenté de 2,9%, et le commerce des services commerciaux a progressé de 6,8%. Le PIB mondial ayant enregistré une croissance de 2,8% aux taux de change du marché, 2024 a été la première année depuis 2017 — si l'on ne tient pas compte du rebond intervenu après la COVID-19 — au cours de laquelle la croissance du commerce des marchandises a été supérieure à celle du PIB. En valeur, les exportations de marchandises ont augmenté de 2%, passant à 24 430 milliards de dollars EU, et les exportations de services ont progressé de 9%, atteignant 8 690 milliards de dollars EU, grâce à la forte demande mondiale.

Bien que les perspectives actuelles soient difficiles, il convient de rappeler que la trajectoire du commerce mondial ne sera pas déterminée par une seule économie ou relation bilatérale. Cela dépendra en grande partie de la manière dont réagira la communauté internationale au sens large. Le fait que 87% des échanges mondiaux de marchandises ont lieu hors des États-Unis - et que le commerce bilatéral entre les États-Unis et la Chine représente environ 3% — rappelle l'importance des autres relations commerciales.

Les politiques commerciales ouvertes, prévisibles et coopératives demeurent essentielles, non seulement pour le commerce lui-même, mais aussi pour la résilience économique mondiale.