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Selon M. Lamy, la présence des quatre Présidents africains à la Conférence sur l'aide pour le commerce "démontre un engagement politique. Elle indique au monde que vous, les Présidents, vous savez que des problèmes se poseront, mais que vous êtes disposés à intervenir et à agir face à cette situation".

La Conférence pilote sur l'aide pour le commerce concernant le Corridor Nord-Sud a eu lieu sous l'égide du Président Rupiah Banda (Zambie), avec la participation du Président Mwai Kibaki (Kenya), également Président du Marché commun d'Afrique orientale et australe (COMESA), du Président Kgalema Mothlante (Afrique du Sud), également Président de la Communauté de développement de l'Afrique australe (CDAA), et du Président Yoweri Museveni (Ouganda), également représentant de la Communauté de l'Afrique de l'Est (EAC).

Le Corridor Nord-Sud englobe le corridor Dar es-Salaam, qui relie le port de Dar es-Salaam en Tanzanie à la Copperbelt (région d'extraction du cuivre de la Zambie), et le corridor qui relie la Copperbelt aux ports méridionaux d'Afrique du Sud. Le Corridor Nord-Sud, avec ses ramifications adjacentes, dessert huit pays — Tanzanie, République démocratique du Congo, Zambie, Malawi, Botswana, Zimbabwe, Mozambique et Afrique du Sud.

Pendant les débats qui se sont tenus au cours de la table ronde de haut niveau, le Directeur général, M. Pascal Lamy, a formulé les observations ci-après:

“Cette Conférence concernant le Corridor Nord-Sud est la première occasion qui nous est donnée après la réunion du G-20 de montrer que les engagements pris à Londres deviennent réalité en période de crise économique. Elle démontre que nous sommes résolus à ne pas céder à la tentation de réflexes isolationnistes à court terme et à nous employer à la place à investir dans l'avenir en faisant en sorte que l'ouverture du commerce reste au sommet de l'agenda politique.

Le Corridor Nord-Sud est un exemple parfait de l'Aide pour le commerce en action. En tant qu'Organisation, l'OMC a pour vocation de garantir l'application de règles commerciales uniformes à tous. De rendre le commerce possible. Mais rendre le commerce possible est une chose, en faire une réalité en est une autre. Nous savons que, pour que le commerce devienne une réalité, de nombreux Membres de l'OMC doivent surmonter tout un ensemble de contraintes du côté de l'offre. Le Corridor Nord-Sud est un excellent exemple de la façon dont on peut rassembler les éléments nécessaires pour qu'il y ait des échanges et créer les conditions nécessaires pour que le secteur privé diversifie ses exportations, constituées d'un petit nombre de matières premières, et y ajoute plus de valeur.

L'élan donné à l'intégration régionale par l'intermédiaire de l'EAC, du COMESA et de la CDAA est capital à cet égard. Il est essentiel pour l'Afrique compte tenu du faible niveau des échanges intrarégionaux. Cela rend le continent très vulnérable et cela signifie que, lorsqu'une crise frappe les principaux marchés, l'Afrique souffre plus que les autres. Accroître les échanges entre vous constitue une assurance en temps de crise.

Le Corridor Nord-Sud est un chantier en cours. La route sera difficile, vous rencontrerez des obstacles et des goulets d'étranglement. La présence ici de quatre chefs d'État a un sens. Elle démontre un engagement politique. Elle indique au monde que vous, les Présidents, vous savez que des problèmes se poseront, mais que vous êtes disposés à intervenir et à agir face à cette situation.”