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LES INFORMATIONS SUR LE FORUM PUBLIC QUI FIGURENT SUR LE SITE WEB DE L'OMC
ET LES PAGES DES MEDIAS SOCIAUX COMME FACEBOOK ET TWITTER SONT DESTINÉES
à AIDER LE PUBLIC à SUIVRE LES DÉBATS ET SONT NÉCESSAIREMENT SéLECTIVES.
UN COMPTE RENDU PLUS COMPLET DES SESSIONS SERA PUBLIé SUR LES PAGES DU
FORUM PUBLIC PEU APRÈS SA TENUE
TOUT A ÉTÉ FAIT POUR GARANTIR L'EXACTITUDE DU CONTENU, MAIS IL EST SANS
PRÉJUDICE DES POSITIONS DES GOUVERNEMENTS MEMBRES.
Établi par: des collaborateurs volontaires de l'OMC
Séance 1: Les experts appellent à une utilisation plus durable de l'énergie
TITRE DE LA SÉANCE: Utilisation et commerce durables de l'énergie
PLes politiques visant à promouvoir l'efficacité énergétique et à
réduire le subventionnement des combustibles fossiles, ainsi que les
négociations sur les biens et services environnementaux en cours à l'OMC
joueront un rôle important dans notre transition vers une utilisation
plus durable de l'énergie, ont déclaré les participants à la première
séance du Forum public.
Selon eux, la hausse constante de la demande d'énergie et la
détermination des gouvernements à lutter contre le changement climatique
ont accentué le besoin de trouver des moyens d'utiliser l'énergie de
manière durable, tout en continuant à promouvoir le développement
économique. Les experts sont convenus qu'il est urgent d'apporter des
changements à notre système énergétique.
M. Mark Maslin de l'University College London a présenté les
tendances actuelles de la demande d'énergie et a souligné la pertinence
d'une utilisation durable de l'énergie en vue de relever les principaux
défis du XXIe siècle: le changement climatique et la pauvreté dans le
monde. Il a expliqué que, si les projections actuelles de la demande
d'énergie future se réalisent, le niveau des émissions de gaz à effet de
serre deviendra insoutenable. D'après lui, la croissance des
approvisionnements énergétiques devra progressivement aller de pair avec
une réduction des émissions de carbone.
M. Richard Bradley de l'Agence internationale de l'énergie (AIE)
a fait valoir que le système énergétique devait être transformé, et ce
sans tarder. Les pays hors OCDE représentent désormais 93 pour cent de
la croissance de la demande d'énergie et, à l'échelon mondial, les
politiques énergétiques actuelles ne suffisent pas à freiner la demande.
S'il est vrai que des transformations radicales devront s'opérer par
l'intermédiaire de changements du côté de l'offre, des politiques
favorisant l'efficacité énergétique pourraient laisser aux pays le temps
dont ils ont tant besoin pour mettre ces transformations en œuvre.
M. Ron Steenblik de l'OCDE a évoqué le rôle que la réforme des
subventions aux combustibles fossiles peut jouer dans la promotion du
développement durable. Il a mis en évidence plusieurs points essentiels
qui ressortent du récent Rapport conjoint sur ce thème publié par
l'OCDE, l'AIE, la Banque mondiale et l'OPEP, y compris la portée
politique de l'engagement pris par le G-20 d'intervenir en la matière.
M. Steenblik a mentionné les avantages environnementaux existants,
précisant qu'une réduction des subventions à l'échelon mondial
permettrait de diminuer les émissions de 10 pour cent. Cependant, les
réformes des politiques de subventionnement devront être accompagnées de
réformes structurelles plus vastes afin d'apporter un soutien aux
membres les plus pauvres de la société, qui sont souvent les
bénéficiaires des subventions aux combustibles fossiles. Des
informations plus complètes sur les subventions et leurs effets
enrichiront le débat et aideront les dirigeants à démontrer le
bien-fondé des réformes.
M. Tim Richards et M. Larry Herman du Conseil mondial de
l'énergie ont décrit les travaux menés par leur organisation concernant
l'application des règles et des disciplines de l'OMC au secteur
énergétique envisagé dans une perspective mondiale. Une équipe spéciale
chargée de ce thème a émis des recommandations portant sur:
l'élimination des obstacles au commerce des biens et services
environnementaux, les mesures à la frontière, la promotion des
investissements liés à l'énergie et le commerce des services relatifs à
l'énergie.
Les présentations ont été suivies par un débat animé sur l'évolution des
marchés de l'énergie, l'effet de la réglementation sur la demande
d'énergie, les subventions aux combustibles fossiles et l'importance des
négociations du Cycle de Doha sur les biens et services environnementaux
pour promouvoir une utilisation durable de l'énergie et combattre le
changement climatique.
En ce qui concerne les négociations à l'OMC, tous les experts se sont
accordés sur le fait que plus les technologies seront accessibles et
financièrement avantageuses, plus il sera facile pour les pays de les
adopter et de promouvoir une utilisation durable de l'énergie.
S'agissant de relever ces défis urgents, le rôle que l'OMC joue dans
l'amélioration de l'accès à ces technologies a été décrit comme
indéniablement positif.
> En savoir plus sur cette séance
Séance 2: Selon les intervenants du Forum public, les Accords de l'OMC peuvent contribuer au développement et au respect des droits de l'homme, si les conditions nécessaires sont réunies
TITRE DE LA SÉANCE: Le droit au développement — un outil pour accroître la cohérence entre le commerce, le développement et les droits humains
Les gouvernements Membres de l'OMC sont fermement attachés au droit au
développement, comme énoncé dans les préambules aux Accords de l'OMC, et
le commerce peut y contribuer, dans certaines conditions, ont estimé les
intervenants.
Les débats ont été tenus dans le cadre d'une séance visant à définir la
notion de droit au développement et ses rapports avec le système
commercial multilatéral de l'OMC. Le droit au développement a été décrit
comme un concept pluridimensionnel.
M. Nicolaas Schrijver a défini le concept du développement comme
un processus présentant, au niveau tant national qu'international, un
caractère collectif. Le droit au développement a été décrit comme un
ensemble de droits civils et politiques, d'une part, et de droits
économiques, sociaux et culturels, d'autre part. Parmi ses composantes
figurent le meilleur accès possible à la santé, le droit à l'éducation,
le droit au travail, le droit de participer à la vie publique et
l'égalité entre les sexes.
M. Schrijver a conclu sa présentation en montrant le lien entre l'OMC et
le droit au développement, qui transparaît selon lui dans les
dispositions du préambule de l'Accord sur l'OMC et dans la manière dont
elles consacrent ce droit fondamental. Si les droits de l'homme,
l'environnement et le développement sont pertinents au regard de l'OMC,
alors le droit au développement est pertinent pour l'OMC et inversement.
M. Md Abdul Hannan a déclaré que le droit au développement
découle de l'assertion selon laquelle le monde développé ait une
responsabilité historique envers le monde en développement, d'où un
changement de paradigme intervenu dans les débats internationaux dans
les années 1970. Depuis, ce droit n'a fait l'objet d'aucune approche
opérationnelle.
L'OMC, et plus particulièrement l'Accord de Marrakech, reconnaissent
implicitement que les pays en développement ont besoin qu'on leur
accorde un traitement spécial et différentié. L'impératif de relations
économiques équitables à l'échelon international sert le développement.
La communauté internationale doit soutenir et sauvegarder le droit au
développement par le biais des politiques et des législations.
Au sujet de l'OMD8 (le huitième Objectif du Millénaire pour le
développement, qui vise à mettre en place un partenariat pour le
développement), il n'y a pas encore d'interaction significative entre
les institutions chargées de la gouvernance mondiale et le partenariat
mondial de coordination se heurte à un manque, selon M. Md Abdul Hannan.
Il existe une corrélation positive entre le droit au développement et le
commerce, bien qu'elle soit difficile à définir. Le retard pris dans la
conclusion du Programme de Doha pour le développement laisse des
millions de personnes en proie à la pauvreté. Les promesses politiques
doivent être tenues et certaines questions, telles que l'accès aux
marchés et le renforcement des capacités, réglées. “Le bien-être commun
des populations relève d'une responsabilité commune”, a affirmé
l'intervenant.
Mme Joëlle Hivonnet a déclaré que la notion de droit au
développement était apparue à la suite de la décolonisation. Ce droit ne
concerne pas seulement les pays en développement, mais devrait être pris
en charge collectivement dans un cadre opérationnel.
L'UE étudie le droit au développement très attentivement en raison de la
nature inaliénable et indivisible des droits de l'homme. L'aspect
pluridimensionnel du droit au développement exige une certaine cohérence
dans la réalisation de ce droit, a expliqué Mme Hivonnet.
L'UE tient à la cohérence de ses politiques tant au plan interne (santé,
affaires sociales) qu'externe (environnement, commerce, sécurité).
L'individu doit être au centre de toutes les politiques et devrait être
considéré comme un acteur à part entière. À de nombreux égards, les
politiques de l'Union sont compatibles avec le droit au développement.
Le Plan d'action de l'UE en 12 points à l'appui des Objectifs du
Millénaire pour le développement comprend deux sujets concernant
directement l'OMC: le renforcement de l'intégration régionale et des
échanges commerciaux pour relancer l'emploi, et une architecture de
gouvernance mondiale.
M. Vicente Paolo Yu a déclaré que le droit au développement était
un droit de l'homme qui avait été reconnu, mais devait encore être mis
en œuvre. Le droit au développement, qui est reconnu dans le préambule
de l'Accord sur l'OMC, relève de l'équité. Il faut remédier à l'inéquité
des relations internationales en s'appuyant sur ce droit.
Les politiques de libéralisation des échanges peuvent être favorables ou
nocives pour le développement selon la manière dont elles sont
utilisées. Durant ces 20 dernières années, le commerce n'a pas toujours
été pratiqué au bénéfice des pays en développement. Les échanges
commerciaux ne devraient être considérés que comme un outil de
développement. Nous devons axer nos efforts sur l'accroissement des
revenus de la population; l'adoption de politiques commerciales
hétérodoxes; le renforcement des capacités de production dans tous les
secteurs; et la mise en place d'un cadre national en matière de commerce
et d'une approche stratégique du développement en ménageant aux pays en
développement une marge de manœuvre.
Discussion: Les questions soulevées comprenaient la possibilité
d'établir un groupe d'experts sur le droit au développement (ou
certaines de ses composantes) dans le cadre de l'OMC, ou encore les
moyens de rendre plus rapidement effectif le droit au développement.
Le sens de la corrélation entre commerce et développement a aussi été
abordée, de même que la pertinence de la théorie de l'après-développement,
qui voit dans le concept du droit au développement un moyen pour les
pays développés d'entretenir leur domination sur le monde en
développement. Enfin, il a été question de la place qu'allaient occuper
les puissances en développement dans les nouvelles relations politiques
et économiques du XXIe siècle.
> En savoir plus sur cette séance
Séance 3: Une politique commerciale plus accessible aux parties prenantes
TITRE DE LA SÉANCE: Rôle des acteurs non étatiques à l'OMC
En dépit des obstacles et des questions laissées en suspens, une plus
large place est généralement accordée aux parties intéressées dans la
formulation de la politique commerciale, au niveau national et
international, et, de l'avis des intervenants, cette tendance va se
poursuivre.
Lors de cette séance, des représentants de quatre groupes d'acteurs non
étatiques — entreprises, ONG, parlementaires et universitaires — ont
parlé de leurs rôles dans l'élaboration de la politique commerciale
nationale et internationale.
En tant que modérateur, M. Pradeep S. Mehta, de CUTS, a ouvert la
séance sur une note positive en mentionnant l'influence sans précédent
exercée par les ONG sur la politique commerciale dans de nombreux pays.
Il a émis l'avis que les obligations internationales, d'une manière
générale, et les obligations dans le cadre de l'OMC, en particulier,
influaient sur la marge de manœuvre décisionnelle des pays en matière
commerciale, la restreignant parfois, en faisant intervenir des
questions qui n'intéressent pas toujours les populations du Sud.
Il a insisté sur la nécessité d'un dialogue plus éclairé et participatif
aux niveaux national et international, qui ne négligerait ni les points
communs ni les différences.
S'exprimant au nom du secteur privé, M. Pascal Kerneis, de l'European
Services Forum, a affirmé que l'OMC s'adressait aux entreprises,
puisqu'elles étaient les acteurs clés du commerce. Il a présenté un bref
historique de la mobilisation des entreprises sur les questions
commerciales depuis le Cycle d'Uruguay et ses négociations sur le
commerce des services, ainsi que du rôle des banques et opérateurs de
télécommunications.
M. Kerneis a affirmé que, contrairement aux idées reçues, le secteur
privé ne savait pas bien “modeler” la politique et la législation
commerciales au niveau national, et moins encore au niveau
international.
En conclusion, il a déclaré que l'OMC ne servait pas encore comme il le
faudrait les intérêts des entreprises, même si elle était garante du
système commercial multilatéral, en définissant des règles mondiales,
qui abaissaient les droits de douane et réduisaient les obstacles non
tarifaires et les subventions, et qui accordaient un accès aux marchés
et un traitement équitable aux produits étrangers — toutes choses
nécessaires aux entreprises pour participer au commerce mondial.
Il a déploré que le Cycle de Doha ne soit toujours pas conclu au terme
de neuf années de négociations et que les entreprises ne disposent pas
d'un mécanisme propre pour défendre leurs intérêts au sein de
l'Organisation.
M. Ricardo Melendez-Ortiz, Directeur général et fondateur de l'ICTSD,
qui s'est exprimé au nom des ONG, a fait partager son expérience
pratique de 14 années passées à tenter d'influer sur le système de l'OMC.
D'un point de vue historique, il a également montré comment le passage
du GATT — dans lequel les consommateurs étaient les principales parties
prenantes — à l'OMC a changé les règles du jeu, posant aujourd'hui la
question de savoir qui sont les nouveaux acteurs et comment les faire
participer.
Bien qu'il appartienne aux gouvernements de gérer leurs relations avec
leurs homologues étrangers, il a présenté comme un principe de bonne
gouvernance le fait de donner la parole à ceux qui en sont généralement
privés pour concilier les intérêts des secteurs privé et public.
Il a ajouté qu'il revenait à l'ICTSD de corriger les fortes asymétries
d'information entre les parties prenantes pour que la politique
commerciale contribue à la réalisation des objectifs de développement
durable.
M. Michael Hindley, ancien député au Parlement européen, a
signalé les difficultés rencontrées par les parlementaires pour
communiquer et a démontré la justification des accords internationaux
dans le contexte national. Il a souligné qu'en dépit d'un mode de pensée
global, les populations continuaient de s'exprimer au travers de votes
locaux, ce qui soulevait la question de la légitimité et de la
représentativité des ONG.
Il a fait observer qu'à l'échelle de l'UE, le commerce était souvent aux
mains du tout puissant pouvoir exécutif qui devrait avoir à rendre
davantage de comptes.
Il a également insisté sur la nécessité d'expliquer chaque accord
international aux personnes qui en subissaient les retombées en
établissant un contrat social entre les élites politiques et les parties
concernées aux niveaux national, supranational (UE) et international (OMC).
M. Ujal Singh Bhatia, encore récemment Ambassadeur de l'Inde
auprès de l'OMC, a exprimé ses vues sur la participation des acteurs non
étatiques au processus de consultation en Inde et à l'OMC.
Il a d'abord rappelé l'expérience de l'Inde en la matière à l'intérieur
de ses propres frontières, puis a souligné le caractère indispensable de
ce processus pour l'élaboration par le gouvernement d'une politique
commerciale qui tienne compte des intérêts de tous. M. Bhatia a indiqué
que, comme certaines questions de l'OMC relevaient de la compétence des
États, la consultation de ces derniers au niveau national était
essentielle.
Il a indiqué que le processus de consultation indien était un succès et
qu'il a été tenu compte des plaintes relatives aux négociations sur
l'accord de libre-échange entre l'Inde et l'UE.
M. Bhatia s'est ensuite arrêté sur une étude de cas, concernant les
subventions à la pêche, pour illustrer la participation des acteurs non
étatiques dans la sphère décisionnelle internationale. Il a souligné que
peu d'ONG des pays en développement étaient en mesure de faire valoir
leur position sur la scène internationale. À l'instar de M. Hindley, il
a convenu de la nécessité de “raccourcir la bride” aux représentants du
commerce; en revanche, il n'était pas d'accord avec lui pour dire que l'OMC
s'adressait aux entreprises, dans la mesure où les décisions prises en
son sein n'avaient pas seulement une incidence sur le secteur privé,
mais sur bien d'autres parties.
Enfin, M. Abul Barkat, professeur à l'Université de Dhaka, au
Bangladesh, a envisagé la nécessité d'améliorer les modes de relation
entre les acteurs non étatiques et l'OMC. Il s'est interrogé sur
l'identité de ces acteurs, sur leur influence et leur connaissance des
domaines de l'OMC.
M. Barkat a présenté quelques données statistiques concernant les ONG et
les organisations de la société civile au Bangladesh, en soulignant
toutefois que celles-ci étaient très peu actives et n'avaient qu'un
pouvoir discursif du fait de leur manque de coordination et de
compétence.
Lors de la séance de questions-réponses qui a suivi, les participants
ont posé des questions sur la légitimité et la représentativité des ONG,
la nécessité d'une conclusion rapide du Cycle de Doha, l'absence d'un
ordre du jour social à l'échelle mondiale et le rôle des économies
émergentes dans l'élaboration des politiques commerciales.
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Séance 4: Les intervenants appellent à une réforme des règles d'origine
TITRE DE LA SÉANCE: Chaînes de production mondiales — Transformation du commerce international au XXIe siècle: nécessité de règles d'origine prévisibles et équitables
Selon les experts, l'harmonisation des règles d'origine — ardemment
souhaitée — stimulerait le commerce des produits intermédiaires, pour le
bien des pays riches comme des pays pauvres.
Cette séance s'est attachée aux raisons qui motivent l'harmonisation des
règles d'origine dans tous les pays.
Les États-Unis et l'UE qui, avec la Chine, sont les principaux
importateurs mondiaux, ont déployé des efforts considérables en ce sens,
malgré les difficultés posées par des intérêts politiques divergents.
Les experts ont indiqué que des progrès, bien que lents, avaient aussi
été réalisés dans le cadre de l'OMC.
M. Maruping, de la mission du Lesotho, a souligné l'importance
des règles d'origine (en particulier lorsqu'il est question de
préférences commerciales) pour les pays les moins avancés (PMA). Ces
règles devraient être simples et transparentes, et faciliter l'accès aux
marchés pour les importations en provenance des pays pauvres. À cet
effet, les coûts de mise en conformité devraient être réduits, de
manière à accroître les capacités d'exportation des pays pauvres et à
faciliter le transfert de technologie. En conclusion, il a reconnu que
les économies avancées travaillaient en ce sens, mais qu'il restait
encore beaucoup à faire.
M. Paulo Estivallet, de la mission du Brésil, a mis en évidence
l'interdépendance entre les règles d'origine et les autres Accords de l'OMC.
Il a indiqué que les pays les moins avancés tireraient parti de la
finalisation du Programme de travail pour l'harmonisation des règles
d'origine non préférentielles, conduit par l'Organisation mondiale des
douanes (OMD). Il a signalé que cette finalisation était entravée par la
réticence des grands pays, pour lesquels la mise en œuvre du programme
sera une tâche ardue et coûteuse.
M. Andreas Julin, de l'UE, a présenté brièvement les règles
d'origine de l'UE et les travaux menés en vue de leur simplification,
effective à partir du 1er janvier 2010. Il a insisté sur l'importance
d'instaurer des règles d'origine “favorables au développement”, qui
faciliteront l'accès des pays les moins avancés aux chaînes de
production mondiales.
Mme Octavia Cerchez, de la mission de la Roumanie, a indiqué que
l'absence d'harmonisation permettait aux pays d'utiliser des règles
d'origine différentes. Il est donc capital de mettre en place des règles
d'origine multilatérales, communes et prévisibles. Elle a également
évoqué la possibilité pour les Membres de travailler, parallèlement aux
négociations sur le Programme de travail pour l'harmonisation, à
l'élaboration de règles d'origine simplifiées et favorables au
développement.
M. Richard Newfarmer, de la Banque mondiale, a conclu en
analysant l'importance des règles d'origine. Il a fait observer que les
produits dont il fallait encore discuter dans le cadre du Programme de
travail pour l'harmonisation — principalement les machines et les
textiles — étaient ceux dont les Membres pouvaient attendre le plus. Il
a relevé la corrélation négative entre l'indice de restriction et les
volumes des échanges. Enfin, il a indiqué qu'une plus grande flexibilité
devrait être accordée aux exportateurs, en les laissant choisir entre le
respect de l'obligation de 10 pour cent de valeur ajoutée ou de la règle
du changement de position tarifaire.
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Séance 5: Débat d'experts sur le point de savoir si la protection de la propriété intellectuelle favorise le commerce ou entrave la concurrence
TITRE DE LA SÉANCE: Des aspects de la propriété intellectuelle qui
touchent au commerce aux aspects du commerce qui touchent à la propriété
intellectuelle? Situer l'Accord sur les ADPIC dans le système commercial
mondial actuel
Au cours de cette séance de fin
d'après-midi du Forum public, qui a attiré un large public, des experts
ont débattu des faits nouveaux récemment intervenus dans les domaines de
la propriété intellectuelle et du commerce, y compris les aspirations
actuelles des pays en développement.
Au cours de cette séance, il a été examiné comment les outils de
l'analyse économique pourraient permettre de mieux comprendre
l'interaction entre le commerce et la protection de la propriété
intellectuelle. Tous les experts sont convenus que la propriété
intellectuelle avait gagné en importance dans le commerce, mais que
davantage de recherches étaient nécessaires, en particulier dans le
contexte de l'ère du numérique.
Les intervenants ont aussi indiqué que la multiplication des enceintes
multilatérales et bilatérales dans le domaine de la propriété
intellectuelle pourrait entraîner la création de règles incompatibles.
Alors que certains ont souligné la corrélation positive existant entre
la protection de la propriété intellectuelle et les flux commerciaux
(avec des effets de seuil), d'autres experts ont insisté sur les effets
anticoncurrentiels des droits de propriété intellectuelle.
À titre d'exemples concrets ont été citées les indications géographiques
et la biodiversité, les dimensions culturelles et politiques de la
protection ainsi que l'existence de pays en développement demandeurs.
Des suggestions ont été faites en vue d'étendre la protection aux
savoirs traditionnels et aux ressources génétiques, et de mener des
négociations sur la portée des “termes génériques” non protégés plutôt
que sur la protection des indications géographiques.
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Séance 6: Les vues divergent sur la libéralisation et la réglementation des services
TITRE DE LA SÉANCE: Quel rapport y a-t-il entre les règles de l'Accord général sur le commerce des services (AGCS) et les mesures de réglementation financière adoptées par les pays après la crise?
Au cours d'une séance animée qui a eu
lieu à la fin de la première journée du Forum public, les participants
ont débattu du point de savoir si la libéralisation était assimilable à
la déréglementation et si la libéralisation devrait se poursuivre dans
le cadre des négociations du Cycle de Doha menées à l'OMC.
Cette séance a porté sur le lien existant entre les règles et
disciplines actuelles de l'Accord général sur le commerce des services
(AGCS) et les mesures proposées ou prises par les pays pendant la crise
économique et financière.
Les vues des experts divergeaient quant au point de savoir si les
dispositions de l'AGCS facilitaient ou limitaient la marge de manœuvre
des pays. Les désaccords concernaient en particulier les règles de l'AGCS
relatives à la réglementation intérieure et son exception d'ordre
prudentiel ainsi que la question de savoir si la libéralisation était
synonyme de déréglementation.
Le débat n'a pas permis de trancher la question de savoir si la
libéralisation des services devrait simplement se poursuivre dans le
cadre des négociations de Doha ou si la priorité était d'analyser le
rôle et l'incidence des règles et de la libéralisation actuelles prévues
par l'AGCS.
Lorsqu'il a examiné le rôle et les fonctions des règles et disciplines
de l'AGCS en temps de crise, un expert (M. Abdel-Hamid Mamdouh de
l'OMC) a souligné que l'AGCS traitait de
libéralisation, et non de déréglementation. Il a indiqué que les règles
réduisaient dans une certaine mesure le droit de réglementer comme dans
tout accord international contraignant, mais ne limitaient pas la marge
de manœuvre des pays.
Par exemple, l'exception d'ordre prudentiel, qui déroge aux autres
engagements prévus dans l'AGCS, intègre cependant une sauvegarde contre
les abus, et n'a jamais posé de problème.
Une autre experte (Mme Lori Wallach
de Public Citizen) a indiqué que l'AGCS
pouvait être en contradiction avec des politiques financières plus
restrictives et elle s'est demandée si l'AGCS n'allait pas à l'encontre
des besoins en matière de politiques ou des flexibilités pendant la
crise. Elle pouvait imaginer d'éventuelles violations des disciplines de
l'AGCS, mentionnant diverses actions interdites en vertu des règles
actuelles.
Elle a remis en cause les négociations en cours sur la réglementation
intérieure, selon elle peu judicieuses à un moment où la reprise
financière et économique était incertaine, point de vue qui a reçu un
certain soutien de la part de l'assistance. Elle a dit qu'il ne faudrait
pas permettre que le Cycle de Doha fasse davantage de dommages.
Un représentant du Sud (M. Pedro Paez,
expert de l'ONU en matière de réforme financière) a plaidé en faveur de
l'octroi d'une marge de manœuvre et de flexibilités accrues pour les
pays en développement et il a préconisé de rester le plus loin possible
du consensus de Washington. Il a parlé de la “financialisation” des
sociétés transnationales. Il a également cité le FMI qui a identifié 267
crises financières au cours des 35 dernières années. Les crises sont
donc un phénomène structurel et non exceptionnel, et sont le résultat
des politiques néolibérales.
La dernière intervenante (Mme Ellen Gould,
chercheur au Centre canadien de politiques alternatives) a fait valoir
que les partisans de la libéralisation des réglementations dans le cadre
de l'OMC ont utilisé abusivement l'expérience du Canada pendant la crise
financière.
Elle a indiqué que les marchés financiers canadiens étaient en fait très
protégés et presque entièrement contrôlés et dominés par les banques
canadiennes. En d'autres termes, un marché financier non libéralisé est
la meilleure protection pendant une crise. La libéralisation dans le
cadre de l'AGCS est donc considérée comme une menace.
Certains de ces arguments ont été repris au cours de la
discussion qui a suivi, mais rien de
nouveau n'a été ajouté à ce débat déjà ancien. Les militants craignent
l'arsenal réglementaire prévu par l'AGCS alors que les défenseurs de la
réglementation et des disciplines le voient comme une protection et une
sauvegarde supplémentaires contre le ralentissement économique et le
chaos financier.
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Séance 7: Les pays en développement disent les difficultés rencontrées pour satisfaire aux nouvelles normes carbone
TITRE DE LA SÉANCE: Au-delà des ajustements carbone aux frontières: les normes, l'étiquetage et le problème des quotas d'émissions
Les intervenants ont indiqué qu'il était
nécessaire d'effectuer des mesures, de fixer des prix et d'établir des
normes pour les émissions de dioxyde de carbone afin de lutter contre le
changement climatique, mais que cela accroissait également les coûts
pour les pays en développement.
Ils ont dit qu'après Copenhague, la tendance était favorable aux
initiatives permettant de mesurer les émissions de dioxyde de carbone.
L'une des méthodes consiste à définir des normes dont la plupart sont
élaborées par des organismes nationaux ou par le secteur privé.
Comme le prix du carbone n'est pas fixé dans l'économie mondiale, les
sociétés ont pris elles-mêmes cette question en main.
Selon les intervenants, cela est source de préoccupation pour les pays
en développement du fait des coûts qui en découlent.
Le manque de reconnaissance mutuelle est également un problème pour les
pays en développement.
Les normes s'apparentent à une langue commune partagée par différents
pays. Elles peuvent beaucoup contribuer à l'atténuation du changement
climatique. Mais il est important que les pays en développement soient
associés à l'élaboration de ces normes pour qu'il soit dûment tenu
compte de leurs intérêts.
L'Organisation internationale de normalisation (ISO) travaille
actuellement sur une norme internationale pour mesurer les empreintes
carbone, qui sera publiée en 2012.
Le gouvernement suédois a mis en place des activités de renforcement des
capacités dans ce domaine pour les pays en développement. Par exemple,
il a aidé la Namibie à établir une installation d'essai et de
métrologie.
Il a été dit, au cours de la séance, que comme l'Afrique ne contribuait
pas au changement climatique (seulement 1 à 5 pour cent), elle ne
devrait pas participer aux efforts d'atténuation.
En l'absence d'accord international sur le changement climatique, des
solutions ad hoc, pays par pays, sont de plus en plus organisées.
En vertu des règles de l'OMC, la libre attribution de quotas d'émission
pourrait être considérée comme des subventions. Les intervenants ont
indiqué que ces quotas pourraient aussi constituer une forme de
protectionnisme déguisé.
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