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PRESS/46
24 avril 1996
Selon M. Ruggiero, il faudrait que les initiatives r間ionales aboutissent ?la mise en place d'un march?mondial libre
Le Directeur g閚閞al de l'OMC fait 閠at des progr鑣 r閍lis閟 dans le secteur des t閘閏ommunications et demande que les probl鑝es des pays les moins avanc閟 soient abord閟 ?la Conf閞ence de Singapour
Seuls un march? mondial libre et un syst鑝e commercial mondial libre peuvent nous permettre de relever les d閒is de notre temps a dit M. Renato Ruggiero, Directeur g閚閞al de l'OMC, aujourd'hui (24 avril) dans une d閏laration qu'il a faite ?Singapour devant le World Trade Congress organis?sous les auspices de l'Office du commerce ext閞ieur de Singapour et de l'International Herald Tribune.
Au sujet des t閘閏ommunications, M. Ruggiero a dit qu'au moment o?les n間ociations de l'OMC s'approchaient de la date butoir du 30 avril, on voyait appara顃re clairement la communaut?d'int閞阾s des pays industriels et des pays en d関eloppement. Les questions qui se posaient ne concernaient pas la souverainet? des r間imes nationaux en mati鑢e de t閘閏ommunications, mais plut魌 la n閏essit?pour toutes les 閏onomies d'阾re ouvertes aux t閘閏ommunications modernes en vue d'att閚uer les contraintes spatiales et temporelles pesant sur leurs n間ociants et d'閘argir l'acc鑣 de leurs citoyens ?la mati鑢e premi鑢e la plus importante du XXIe si鑓le - l'information.
S'agissant de l'ordre du jour de la premi鑢e Conf閞ence minist閞ielle de l'OMC, qui se tiendra du 9 au 13 d閏embre 1996 ?Singapour, M. Ruggiero a soulign?que dans le cadre de l'examen de la mise en oeuvre des Accords du Cycle d'Uruguay, "les graves probl鑝es des pays les moins avanc閟 devraient retenir tout sp閏ialement notre attention". Il a dit 間alement qu'il fallait suivre les progr鑣 r閍lis閟 dans le traitement des probl鑝es des pays importateurs nets de produits alimentaires.
Le texte int間ral de l'allocution de M. Ruggiero est reproduit ci-apr鑣.
Cons閝uences pour le commerce d'un monde sans fronti鑢es
Allocution prononc閑 par M. Renato Ruggiero, Directeur g閚閞al de l'Organisation mondiale du commerce devant le World Trade Congress, ?Singapour, le 24 avril 1996
Rien ne me ferait plus plaisir que de parler de la r閍lit?d'un monde sans fronti鑢es, si c'閠ait dans un tel monde que nous vivions - mais chacun sait que c'est loin d'阾re le cas. Je vais plut魌 porter mon attention sur ce que le commerce, ou plut魌 l'Organisation mondiale du commerce, peut faire pour nous aider ?nous rapprocher de cet objectif ultime. Ce faisant, je mettrai l'accent sur certaines des questions qui seront probablement abord閑s ?la premi鑢e R閡nion minist閞ielle de l'OMC qui doit avoir lieu ici, ?Singapour, en d閏embre et sur les d閒is plus g閚閞aux auxquels est confront?le syst鑝e commercial multilat閞al. Je voudrais aussi profiter de cette occasion pour remercier le gouvernement singapourien et le International Herald Tribune d'avoir pris l'initiative d'organiser la pr閟ente conf閞ence qui, j'en suis s鹯, aidera beaucoup ?mieux comprendre ces questions et constituera une contribution intellectuelle utile aux travaux de la R閡nion minist閞ielle.
Singapour est favoris閑 en ce sens que pour elle le monde sans fronti鑢es semble peut-阾re plus accessible. Peu d'autres 閏onomies ont exploit?avec autant de clairvoyance et de d閠ermination les possibilit閟 offertes par l'int間ration 閏onomique mondiale. La contribution de Singapour et sa puissance 閏onomique croissante se manifestent de plus en plus dans des domaines o?la mondialisation est la plus avanc閑 - services, technologies de pointe et toutes formes d'investissement intellectuel. Par contre, pour d'autres Membres de l'OMC - ceux qui sont tributaires de l'agriculture ou des exportations de produits textiles, par exemple - le monde sans fronti鑢es peut sembler un objectif plus lointain. Il peut m阭e para顃re tr鑣 閘oign?pour des pays d'Afrique ou d'autres pays les moins avanc閟 dont la pr閛ccupation imm閐iate est de s'int間rer au syst鑝e commercial tel qu'il existe actuellement.
L'OMC, qui compte 120 Membres, doit aider ?fa鏾nner l'ordre 閏onomique et commercial du XXIe si鑓le sans oublier qu'il faut continuer de chercher une solution aux probl鑝es qui se posent depuis de nombreuses ann閑s. Son programme de travail doit donc 阾re vaste et 閝uilibr? conform閙ent au principe du consensus sur la base duquel elle fonctionne, mais aussi 関oluer constamment.
Pour 閘aborer son programme, l'OMC doit compter avec la r閍lit?閏onomique, ?savoir l'閘an irr閟istible de l'int間ration 閏onomique mondiale. Des donn閑s commerciales r閏entes montrent que la mondialisation de l'閏onomie se poursuit ?un rythme rapide, ce qui rend les nations, y compris les pays en d関eloppement et les 閏onomies en transition, de plus en plus interd閜endantes. Au niveau mondial, le commerce progresse presque trois fois plus vite que la production. En 1995, les exportations mondiales de marchandises ont augment?de 8 pour cent en volume alors que la croissance de la production mondiale de marchandises 閠ait de 3 pour cent.
L'Asie offre l'exemple le plus 閘oquent de l'int間ration 閏onomique mondiale. Les pays en d関eloppement de ce continent sont devenus un centre essentiel de l'activit?commerciale mondiale et ce sont aussi leurs march閟 qui s'accroissent le plus vite. Le volume des importations totales de l'Asie a progress??un taux annuel de 10 pour cent entre 1990 et 1995. Les importations des dix principaux pays en d関eloppement d'Asie ont atteint presque 750 milliards de dollars EU en 1995.
En 1995, pour la quatri鑝e ann閑 de suite, les importations asiatiques ont enregistr?une croissance - 13 pour cent - sup閞ieure ?la moyenne mondiale et leur volume a progress?plus vite que celui des exportations.
Ces cinq prochaines ann閑s, le volume des importations de marchandises des dix principaux pays en d関eloppement d'Asie pourrait bien 阾re aussi important que celui de l'UE et des Etats-Unis consid閞閟 ensemble. Ces dix march閟 pourraient, ?eux seuls, assurer plus d'un tiers de l'accroissement r閑l des importations mondiales.
A Gen鑦e, les travaux pr閜aratoires de la R閡nion minist閞ielle sont maintenant engag閟. Ils ont d'ores et d閖?permis d'arriver ?un accord sur la structure de la r閡nion elle-m阭e. Il s'agit d'un cadre souple et 閝uilibr?qui offrira la possibilit??la fois d'entendre les d閏larations politiques de caract鑢e g閚閞al que les Ministres voudront faire et de traiter les questions quant au fond pour aboutir ? des r閟ultats concrets.
L'examen de l'ordre du jour de la r閡nion vient de commencer et il se d閞oule dans un climat positif. Certes, il y a des diff閞ences entre les Membres pour ce qui est des priorit閟 et des principales pr閛ccupations, mais aucune ne semble pour l'instant insurmontable.
A mon avis, ce climat positif tient, du moins en partie, ?une 関olution dans la fa鏾n dont les questions sont abord閑s ?l'OMC, qui se traduit essentiellement de deux mani鑢es. Premi鑢ement, nous nous apercevons qu'il est d閟ormais possible d'avoir des n間ociations sectorielles tr鑣 importantes sans 阾re oblig?chaque fois d'閘aborer un vaste programme intersectoriel comme nous l'avons fait lors des s閞ies successives de n間ociations men閑s dans le cadre du GATT. Les 閘閙ents n閏essaires en mati鑢e d'offres et de demandes peuvent exister ?l'int閞ieur d'un secteur, comme nous l'avons constat?r閏emment lors des n間ociations sur les services.
Deuxi鑝ement, ces n間ociations sectorielles de port閑 mondiale ont confirm?et renforc?le r鬺e de rassembleur que le Cycle d'Uruguay a jou?en mettant c魌e ?c魌e ?la table de n間ociation les pays industriels et les pays en d関eloppement. Prenons l'exemple des services financiers: il 閠ait 関ident que l'int閞阾 des pays industriels 閠ait d'閘argir l'acc鑣 aux march閟 en expansion des pays en d関eloppement. Mais il 閠ait tout aussi 関ident que les int閞阾s des pays en d関eloppement allaient dans le m阭e sens car, en acceptant une structure plus ouverte, plus transparente et plus pr関isible pour les services financiers, les uns et les autres maximisaient leurs possibilit閟 d'attirer des investissements et 閠ablissaient une des conditions fondamentales de la croissance dans tous les secteurs 閏onomiques.
Il en va de m阭e dans le secteur des t閘閏ommunications o?nous devons parvenir ?un accord la semaine prochaine. Au moment o?nous approchons de la fin des n間ociations, la communaut?d'int閞阾s des pays industriels et des pays en d関eloppement appara顃 clairement. Il est clair par ailleurs que ce qui est en jeu, ce n'est pas la souverainet? des r間imes nationaux en mati鑢e de t閘閏ommunications; c'est l?un concept que l'関olution rapide et radicale de la technologie nous oblige ?repenser. Il s'agit plut魌 de la n閏essit?pour toutes les 閏onomies d'阾re ouvertes aux t閘閏ommunications modernes en vue d'att閚uer les contraintes spatiales et temporelles pesant sur leurs n間ociants et d'閘argir l'acc鑣 de leurs citoyens ?la mati鑢e premi鑢e la plus importante du XXIe si鑓le - l'information.
En ce qui concerne aussi bien les services financiers que les t閘閏ommunications, nous investissons v閞itablement dans l'avenir.
Je pourrais faire ?peu pr鑣 les m阭es observations au sujet de la n間ociation qui se poursuit sur les services de transport maritime m阭e s'ils font appel ?des technologies plus anciennes. L?aussi il est impensable d'envisager un 閏hec vu l'importance fondamentale que ce secteur rev阾 pour la plupart des formes d'activit?閏onomique dans presque tous les pays.
Ces remarques ne valent pas uniquement pour le secteur des services. Si l'on prend la question du commerce et de l'environnement, autrefois consid閞閑 comme un grave sujet de discorde entre les pays industriels et les pays en d関eloppement, l?encore nous voyons se dessiner une convergence de vues.
C'est dans ce contexte encourageant que nous abordons l'ordre du jour de la R閡nion minist閞ielle. Une premi鑢e liste de points ?examiner, qui s'inspire en grande partie d'une proposition faite ant閞ieurement par M. le Ministre Yeo, semble rallier un grand nombre de suffrages. J'aimerais faire quelques br鑦es observations sur certains de ces points.
Il y a tout d'abord la question de la mise en oeuvre. Il ne s'agit pas seulement de faire un bilan quantitatif, mais aussi de r閍ffirmer l'engagement politique et d'ouvrir de nouveaux horizons. Il faut en particulier se demander comment nous tenons tous compte de la situation des pays en d関eloppement et notamment des pays les moins avanc閟.
Les graves probl鑝es des pays les moins avanc閟 devraient retenir tout sp閏ialement notre attention ?la R閡nion minist閞ielle. A la lumi鑢e des textes adopt閟 ?Marrakech, nous devons consid閞er quelles autres mesures sp閏ifiques pourraient 阾re prises pour aider ces pays en ouvrant les march閟, en stimulant l'investissement et en favorisant le renforcement des capacit閟 institutionnelles et humaines par un programme ambitieux d'assistance technique appliqu?en collaboration avec d'autres organismes.
Enfin, il ne faut pas oublier que nous devons aussi suivre les progr鑣 r閍lis閟 dans le traitement des probl鑝es des pays en d関eloppement importateurs nets de produits alimentaires.
Je voudrais maintenant parler des questions dites nouvelles. Il convient tout d'abord de relever que, jusqu'?pr閟ent, il n'y en a qu'une qui soit r閑llement nouvelle, ? savoir la proposition des Etats-Unis visant ?examiner ?l'OMC le probl鑝e de la corruption. On peut difficilement nier que c'est un sujet de pr閛ccupation qui m閞ite pour le moins un examen s閞ieux.
Parmi les autres questions, je voudrais m'attarder plus particuli鑢ement sur celle du commerce et de l'investissement.
A la diff閞ence, disons, du commerce des marchandises, l'investissement n'implique pas une relation limit閑 dans le temps. Une fois que les marchandises ont 閠?livr閑s et r間l閑s, l'exportateur peut s'int閞esser ?autre chose - mais lorsqu'un investisseur fait un placement dans un pays, il mise sur son succ鑣. L'investissement repr閟ente un moyen tr鑣 efficace de diffuser les connaissances et les comp閠ences, ainsi que la croissance, dans le monde entier. Il est indispensable pour mobiliser le potentiel de production non exploit?des pays en d関eloppement et des 閏onomies en transition, en m阭e temps qu'il ouvre de nouveaux march閟 pour les exportations de biens et de services qui g閚鑢ent les emplois les mieux r閙un閞閟 dans les pays exportateurs.
Dans un monde o?en raison de difficult閟 budg閠aires le financement traditionnel de l'aide au d関eloppement est de plus en plus limit? l'investissement 閠ranger direct est plus que jamais la cl?du d関eloppement. Les flux d'investissement restent toutefois tr鑣 d閟閝uilibr閟; environ 35 pour cent seulement de l'ensemble des investissements 閠rangers directs vont aux pays en d関eloppement. La situation est encore moins favorable qu'il n'y para顃, puisqu'en fait les dix principaux pays en d関eloppement absorbent la majeure partie de ces investissements.
Ces chiffres attestent l'ampleur de la t鈉he ?accomplir pour encourager les investisseurs ?閘argir le nombre de pays qui b閚閒icient de leur confiance. Il faut 関idemment que chacun y mette du sien; les pays concern閟 doivent quant ?eux accueillir favorablement l'investissement et offrir de mani鑢e cr閐ible les conditions de s閏urit? fondamentales. On voit mal comment cela peut 阾re r閍lis?avec efficacit?ou en toute 閝uit?en dehors du syst鑝e commercial multilat閞al.
Je suis parfaitement conscient des difficult閟 - voire des probl鑝es politiques - que l'id閑 d'une n間ociation sur l'investissement dans le cadre de l'OMC pose ?certains Membres. On peut comprendre ces inqui閠udes, mais il convient de rappeler que l'exp閞ience des accords internationaux en mati鑢e d'investissement montre qu'il y a toujours moyen de faire preuve de souplesse. Il n'y a assur閙ent aucune raison de refuser d'envisager l'examen de cette question d'une importance vitale ?l'OMC et de refuser du m阭e coup ?la plupart des pays la possibilit?de participer directement ? l'閘aboration des d閏isions qui seront prises en la mati鑢e au niveau international. Je tiens ?rappeler que les pays qui ont le plus besoin des avantages li閟 ? l'investissement font partie de cette majorit?silencieuse. Pour l'investissement comme pour les autres secteurs que j'ai mentionn閟, en abordant l'investissement dans le cadre du syst鑝e multilat閞al nous devrions consid閞er qu'il s'agit de questions qui peuvent et doivent nous rapprocher au lieu de nous diviser.
Les autres questions dites nouvelles ont plut魌 閠?examin閑s ailleurs qu'? Gen鑦e et je ne souhaite pas les aborder en d閠ail.
Je voudrais simplement souligner que plus il y a d'obstacles au commerce qui sont abaiss閟, plus la question du commerce et de la concurrence devient importante, comme nous avons pu le constater r閏emment ?plusieurs occasions. Les questions relatives ?la concurrence ont toujours figur?dans l'histoire de notre syst鑝e - elles ont 閠?関oqu閑s dans la Charte de La Havane et sont d閟ormais un 閘閙ent important de la n間ociation sur les t閘閏ommunications. Ainsi, que nous l'admettions ou non, la concurrence devient partie int間rante de notre programme. La question est simplement de savoir quand et comment cela se fera de mani鑢e explicite.
Sur une question tr鑣 diff閞ente et tr鑣 complexe, celle du commerce et des normes de travail, je voudrais juste indiquer qu'?la derni鑢e r閡nion informelle tenue ? Gen鑦e, la d閘間ation de l'UE et celle des Etats-Unis ont dit une chose importante, ? savoir que tout d閎at ?l'OMC ne devait pas avoir pour objectif de faire appliquer des normes de travail fondamentales par le biais de sanctions commerciales ni remettre en cause l'avantage comparatif des pays ?bas salaires.
Enfin, selon le sch閙a pr閟ent?par M. le Ministre Yeo, il y a la question de la poursuite de la lib閞alisation qui nous rappelle tout ce qu'il reste ?faire avant que nous puissions parler avec conviction d'un monde sans fronti鑢es.
S'il y a un enseignement ?tirer des sept ann閑s qu'ont dur?les n間ociations du Cycle d'Uruguay, c'est bien que les obstacles existant dans les branches d'activit?閠ablies de longue date comme les textiles et l'agriculture sont parmi les plus difficiles ? r閐uire, surtout parce que ces secteurs se sont assur?avec les ans le soutien de vastes groupes politiques tr鑣 puissants. La construction d'un monde o? m阭e si l'on ne supprime pas les fronti鑢es, au moins on ne remplace pas simplement une forme de restriction commerciale par une autre, exige un effort constant auquel les Ministres devront apporter un soutien accru lorsqu'ils se r閡niront ici, ?Singapour, en d閏embre.
Au moment d'examiner des points inscrits ?l'ordre du jour de la r閡nion de Singapour, les gouvernements devraient aussi se rappeler qu'il faut relever trois grands d閒is auxquels le syst鑝e multilat閞al est confront??l'approche du XXIe si鑓le.
Premi鑢ement, il faut respecter et renforcer le contrat fondamental qui lie maintenant l'ensemble des pays ?tous les niveaux de d関eloppement 閏onomique. Les pays industrialis閟 doivent maintenir leur march?ouvert et am閘iorer cette ouverture au cours des ann閑s ?venir. De leur c魌? les pays en d関eloppement doivent poursuivre leurs r閒ormes de lib閞alisation et s'int間rer davantage au syst鑝e mondial. Et ensemble, les uns et les autres doivent oeuvrer pour am閘iorer la situation des pays les moins avanc閟.
Deuxi鑝ement, il faut accepter le partage des responsabilit閟 entre les Membres actuels de l'OMC et les pays d閟ireux d'acc閐er ?l'Organisation, pour la mise en place d'un syst鑝e v閞itablement universel auquel tous les candidats pr閟ents et futurs pourront s'int間rer et contribuer.
Troisi鑝ement, il faut faire en sorte que les obstacles nationaux ne soient pas simplement remplac閟 par des obstacles r間ionaux, mais qu'au contraire r間ionalisme et multilat閞alisme finissent par se rejoindre. C'est ?mon avis le principal d閒i que le syst鑝e multilat閞al doit actuellement relever, un d閒i sur lequel repose son avenir et qui contribuera ?fa鏾nner le monde du XXIe si鑓le.
Le syst鑝e commercial progresse d閟ormais sur deux voies - la voie r間ionale et la voie multilat閞ale. Les initiatives commerciales r間ionales se multiplient et ne feront que s'intensifier ?l'avenir. On aurait tort de croire que le syst鑝e multilat閞al est en sommeil. Je vous ai donn?des exemples de son dynamisme. Par contre, nous avons peut-阾re un d閒aut qui est de ne pas manifester une ambition au moins 間ale ?celle des principaux syst鑝es r間ionaux. Permettez-moi de pr閏iser ce que j'entends par l?
Certaines initiatives prises r閏emment au niveau r間ional sont vraiment de tr鑣 grande envergure, du moins ?long terme; citons par exemple le projet europ閑n de cr閑r une zone d'閏hanges pr閒閞entiels avec tous les pays m閐iterran閑ns d'ici ?2010, ou l'accord-cadre conclu entre l'UE et le MERCOSUR ou le plan 閚onc?dans la D閏laration de Miami en vue de cr閑r une zone de libre-閏hange des Am閞iques d'ici ?2005 ou, enfin, la volont?de l'APEC de cr閑r une zone de libre-閏hange en deux 閠apes entre 2010 et 2020.
Pour le syst鑝e multilat閞al, la voie vers l'閘imination de tous les obstacles au commerce n'est pas aussi bien balis閑. Toutefois, certains des groupements r間ionaux relativement r閏ents (comme l'APEC et le MERCOSUR) ont un objectif qui est tr鑣 important pour l'avenir du syst鑝e multilat閞al: le r間ionalisme ouvert.
Il faut naturellement bien s'entendre sur ce que signifie un r間ionalisme ouvert. Pour ma part, je vois deux interpr閠ations possibles.
La premi鑢e est fond閑 sur l'hypoth鑣e que toute zone pr閒閞entielle envisag閑 sera compatible avec les prescriptions juridiques du syst鑝e multilat閞al. Cela signifie que ces zones pourraient ?la fois 阾re juridiquement compatibles avec les r鑗les de l'OMC et avoir un caract鑢e pr閒閞entiel, ce qui veut dire qu'elles seraient une exception ? la clause NPF qui est le principe fondamental du syst鑝e multilat閞al. La possibilit? de faire une telle exception juridique au principe inscrit dans les r鑗les a 閠? con鐄e ?une 閜oque et dans des circonstances compl鑤ement diff閞entes. Aujourd'hui, avec la prolif閞ation des groupements r間ionaux, l'exception pourrait devenir la r鑗le, ce qui risquerait de modifier compl鑤ement la nature du syst鑝e.
La deuxi鑝e interpr閠ation du r間ionalisme ouvert est celle qu'en donnent un certain nombre de gouvernements membres de l'APEC ou du MERCOSUR. Dans ce sc閚ario, l'閘imination progressive des obstacles internes au commerce dans le cadre d'un groupement r間ional sera mise en oeuvre ?peu pr鑣 au m阭e rythme et selon le m阭e calendrier que l'abaissement des obstacles ?l'間ard des non-membres. Cela signifierait que la lib閞alisation r間ionale serait g閚閞alement compatible non seulement avec les r鑗les de l'OMC mais aussi - et cela est tr鑣 important - avec le principe NPF.
Le choix est d閏isif car, selon l'option retenue, le r閟ultat final serait tr鑣 diff閞ent. Dans le premier cas, on aboutirait, dans 20 ?25 ans au maximum, ?une division du monde commer鏰nt en deux ou trois zones pr閒閞entielles intercontinentales dont chacune aurait ses propres r鑗les et pratiquerait le libre-閏hange sur son territoire, mais il existerait encore des obstacles ext閞ieurs entre les blocs. Qui d'entre nous voudrait d'un monde pareil?
Je vous laisse imaginer les cons閝uences de ce sc閚ario du point de vue de l'閝uilibre 閏onomique et politique; il y aurait le grave probl鑝e de ceux qui n'entreraient dans aucun des blocs - et o?se situeraient la Chine et la Russie dans un tel monde?
La deuxi鑝e option, par contre, mise sur une convergence progressive de tous les grands groupes r間ionaux sur la base de r鑗les et de principes communs. Chacun des groupements r間ionaux existants ou en formation doit contribuer avec clairvoyance et d閠ermination ?faire en sorte qu'?l'issue du processus les approches aussi bien r間ionales que multilat閞ales aient favoris?une lib閞alisation compl鑤e sur un march?mondial libre. Au bout du compte, nous aurions un seul march?mondial libre r間i par des r鑗les et des disciplines convenues ?l'閏helon international et applicables ?tous et o?il serait possible d'assurer le respect des droits et des obligations librement accept閟 par tous. Dans un tel monde, une place pourrait et devrait 阾re faite ?la Chine, ?la Russie et ?tous les autres candidats ?l'OMC. Globalement, la valeur d'un syst鑝e fond?sur des r鑗les et des disciplines restera limit閑 si l'un des principaux protagonistes demeure sur la touche.
Seuls un march?mondial libre et un syst鑝e commercial libre peuvent nous permettre de relever les d閒is de notre temps. Au cours des 20 prochaines ann閑s, la population mondiale va augmenter d'environ deux milliards. Actuellement, d閖? il y a presque deux milliards de personnes en Asie, en Am閞ique latine, dans les 閏onomies en transition et dans des r間ions d'Afrique, qui se joignent ?l'閏onomie de march?mondiale.
Face ?un mouvement d'une telle ampleur, il est clair qu'il n'y a pas d'autre solution rationnelle que l'閠ablissement d'un march?mondial de plus en plus int間r?dans le cadre des r鑗les et disciplines du syst鑝e multilat閞al. Il ne s'agit pas d'imposer de l'ext閞ieur des objectifs ou des 閏h閍nces; si nous optons pour l'approche mondiale, et je suis convaincu que c'est ce que nous devons faire, ceux-ci feront partie de l'関olution organique du syst鑝e et r閜ondront ?la logique des besoins mondiaux.
L'instauration d'une v閞itable zone de libre-閏hange au niveau mondial contribuerait formidablement ? stimuler la croissance et ?jeter les bases d'un monde plus s鹯 pour le si鑓le ? venir. Tel est le message que feront passer, je l'esp鑢e, les gouvernements, hommes d'affaires et m閐ias participant ?cette conf閞ence organis閑 ?point nomm?