Le Directeur général, qui a présid?la dixième Session de la CNUCED tenue ?Bangkok il y a quatre ans, s'est félicit?de ce que de nombreux Ministres de gouvernements Membres de l'OMC allaient se réunir ?São Paulo pour essayer de réduire les divergences dans leurs positions de négociation. Mais il a prévenu que les gouvernements avaient très peu de temps pour se mettre d'accord sur un ensemble-cadre concernant l'agriculture, l'accès aux marchés pour les produits non agricoles, les questions de développement et d'autres sujets. Il a ajout?que tout ce qui pourrait détourner les négociateurs de cet objectif pourrait être lourd de conséquences, en particulier pour les pays en développement.

M. Supachai a appel?l'attention sur une lettre que le Secrétaire général de l'ONU, M. Kofi Annan, a adressée cette semaine aux dirigeants du Groupe des huit pays industriels. Dans cette lettre, M. Annan a soulign?que l'accroissement du commerce peut être encore plus important pour réduire la pauvret?dans les pays en développement que l'accroissement de l'aide publique au développement. Le Directeur général a relev?que l'adhésion de M. Annan ?l'idée que le commerce constitue un moyen de lutter contre la pauvret?contrastait vivement avec des rapports controversés parus récemment, qui mettaient en doute l'importance du commerce pour le développement.

Le Directeur général a aussi remerci?M. Annan d'avoir demand?au G 8 de “remettre sur les rails les négociations de Doha? Tous les Membres de l'OMC, riches et pauvres, doivent continuer ?concentrer leur attention et leurs efforts sur les négociations au cours des quelques semaines qui restent avant la fin de juillet, a dit M. Supachai.

“C'est un moment crucial pour les négociations. Les gouvernements doivent mobiliser toute leur attention et toutes leurs ressources pour obtenir un ensemble de résultats en juillet. Cela est indispensable pour que nous puissions mener ?bien les négociations. L'avenir de ces négociations risque d'être très incertain si les Membres ne parviennent pas ?s'entendre en juillet sur un cadre pour l'agriculture et les produits industriels et sur un accord définissant mieux comment aborder la question des subventions au coton et celle de la facilitation des échanges. Nous n'aurions alors pas grand-chose ?présenter après trois années d'efforts intensifs? a indiqu?le Directeur général.

Selon lui, l'évolution du paysage politique mondial signifie que rien ne garantit que les ministres nouvellement nommés seront autant attachés ? la réalisation des objectifs fixés par leurs prédécesseurs il y a trois ans, ?Doha. Pour les pays en développement, l'absence d'accord cadre peut aussi signifier l'effritement des engagements pris par les pays industriels en vue de l'élimination des subventions ?l'exportation de produits agricoles et des autres formes subventionnées de concurrence ? l'exportation.

“La suppression de ces programmes de subventions agricoles et la forte réduction promise du soutien interne ?l'agriculture seraient extrêmement profitables aux pays en développement. Mais pour que ces engagements soient mis en œuvre, il faut que tous les pays fassent preuve de flexibilit?dans leurs positions et se montrent prêts ? trouver un compromis sur l'agriculture et dans tous les autres domaines des négociations. Cela exigera du courage et de la volont?de la part de tous les participants. ?ce stade avanc? il est primordial de ne pas créer des divisions inutiles entre les gouvernements et de ne pas mettre des obstacles supplémentaires sur le chemin des négociateurs. Cette réunion des Ministres ?São Paulo constitue une réelle occasion d'aller de l'avant et nous devons la saisir. Les résultats de la onzième Session de la CNUCED seront ?coup sûr appréciés, entre autres, selon qu'elle contribuera ou non ?créer les conditions du succès ?l'OMC en juillet? a déclar?M. Supachai.

Le Directeur général a dit qu'il envisageait de rencontrer les Ministres ?São Paulo pour encourager la recherche d'un compromis et faciliter un accord sur l'ensemble cadre en juillet. Il a cependant ajout?qu'il n'hésiterait pas ?rappeler aux Ministres le coût élev?que tous les pays auront ?supporter si les gouvernements n'atteignent pas l'objectif vis?en juillet. Depuis la Conférence ministérielle de Cancún en septembre dernier, M. Supachai a parcouru plus de 240 000 km pour rencontrer les Ministres et obtenir un soutien en faveur d'un accord. Il a accord?une attention particulière aux pays en développement et a fait huit voyages en Afrique, six en Amérique latine et dans les Caraïbes et cinq dans les pays en développement d'Asie.