- accueil
- l'omc
- conf閞ences minist閞ielles
- gen鑦e
- 19 mai
- allocutions
D閏laration de M. Rubens Ricupero, Secr閠aire g閚閞al de la CNUCED,
au nom de M. Kofi Annan, Secr閠aire g閚閞al des Nations Unies
(en qualit?d'observateur)
Il est tout ?fait normal que l'ONU fasse une d閏laration lors de la comm閙oration du cinquanti鑝e anniversaire du GATT, car elle n'est pas un simple observateur parmi les autres. En effet, elle donne au syst鑝e international l'essentiel de sa l間itimit? et elle est la pierre angulaire du syst鑝e des organisations internationales.
Il faut en outre rappeler que c'est dans le cadre politique et juridique de l'ONU que s'est d閞oul?l'関閚ement que nous comm閙orons aujourd'hui. L'Accord g閚閞al a 閠?閘abor?et n間oci?dans un comit?de l'ONU et il a 閠?conclu parall鑜ement ?l'instrument instituant l'Organisation internationale du commerce (OIC) approuv??la Conf閞ence de la Havane en 1947. Pour 阾re pr閏is, cette Conf閞ence s'intitulait Conf閞ence des Nations Unies sur le commerce et l'emploi. M阭e si l'OIC n'a jamais vu le jour, il est bon de rappeler que c'est l'ONU qui a convoqu?la Conf閞ence de la Havane, et a aid??la pr閜arer, puis a ult閞ieurement fourni le personnel du premier secr閠ariat du GATT. Le GATT est devenu la cl?de vo鹴e du syst鑝e commercial multilat閞al.
La question de l'interface entre le commerce et le d関eloppement a 閠? 関oqu閑 pour la premi鑢e fois ?la Conf閞ence de la Havane par les pays d'Am閞ique latine. Plus tard, l'accession ?l'ind閜endance des pays en d関eloppement d'Afrique et d'Asie a relanc?une initiative mondiale visant ?cr閑r un syst鑝e commercial international qui favorise le d関eloppement 閏onomique et social. C'est pour r閍liser cet objectif que la CNUCED a 閠?cr殫e en 1964.
En tant que successeur logique du GATT, l'OMC repr閟ente un nouvel ordre commercial multilat閞al. Elle renforce les disciplines commerciales multilat閞ales et les 閠end ?de nouveaux domaines. Elle garantit 間alement l'acc鑣 aux march閟 am閘ior?et plus s鹯 sans lequel aucune strat間ie de d関eloppement ax閑 sur l'exportation ne peut 阾re fructueuse. Par ailleurs, elle limite davantage l'関entail des choix politiques qui s'offrent aux pays en d関eloppement pour mettre en 渦vre leur strat間ie de d関eloppement.
Les pays en d関eloppement tentent maintenant de participer efficacement ?ce syst鑝e. Cela signifie pour eux 阾re en mesure d'exploiter les possibilit閟 d'exportation, de respecter leurs obligations pour d閒endre leurs droits acquis, d'閘aborer des politiques commerciales orient閑s vers le d関eloppement, et poursuivre ces objectifs pendant les n間ociations commerciales. Ces pays doivent 閠ablir ce que la CNUCED appelle des "initiatives de n間ociation" afin d'阾re mieux ? m阭e de participer aux n間ociations futures dans des conditions d'間alit?et de d閒endre leurs int閞阾s.
Comme l'a montr?la premi鑢e Conf閞ence minist閞ielle, l'OMC est devenue une enceinte dans laquelle des n間ociations multilat閞ales sont men閑s de fa鏾n continue. Parall鑜ement, bon nombre de pays participent ?des n間ociations ?l'閏helle r間ionale et sous-r間ionale. Par cons閝uent, il est fondamental de renforcer la capacit?des pays en d関eloppement de d閒endre efficacement leurs int閞阾s dans les n間ociations commerciales, et de donner ?l'OMC un caract鑢e universel.
Nous somme unanimes ?dire que la dynamique du processus de lib閞alisation du commerce doit 阾re entretenue. Mais il faudrait en priorit?閘iminer les obstacles qui entravent les exportations de marchandises et de services des pays en d関eloppement. Les cr阾es tarifaires devraient 阾re abaiss閑s et les disciplines relatives ?ce qu'il est convenu d'appeler les mesures correctives devraient 阾re renforc閑s. En ce qui concerne le mouvement temporaire des personnes physiques, l'acc鑣 devrait 阾re facilit?
Le traitement sp閏ial et diff閞enci?accord?aux pays en d関eloppement devrait 阾re adapt?de fa鏾n ?permettre ?ces pays d'am閘iorer leur capacit?de soutenir la concurrence dans un monde globalis? L'int間ration sous-r間ionale des pays en d関eloppement les pr閜are ? soutenir la concurrence sur le march?mondial et facilite ainsi leur participation aux n間ociations commerciales.
Par ailleurs, il conviendrait de continuer ?renforcer la coh閞ence entre les syst鑝es commercial et financier. Comme le montre si clairement la crise asiatique actuelle, le syst鑝e commercial doit s'ajuster aux imperfections du syst鑝e financier. La pr閟ente Conf閞ence est l'occasion de demander ?la communaut?commer鏰nte internationale de faire preuve de solidarit?dans le domaine commercial afin d'aider les pays asiatiques ?rem閐ier ?leurs probl鑝es.
Une mise en garde est n閏essaire ?ce stade en ce qui concerne l'extension du syst鑝e commercial ?de nouveaux domaines. L'utilisation des r鑗les commerciales pour imposer des disciplines dans des domaines non commerciaux cr閑rait de fortes tensions dans le syst鑝e. L'OMC doit 阾re consid閞閑 comme un partenaire qui participe ?l'effort international global, d閜loy?par l'ONU et ses diverses agences, pour promouvoir le d関eloppement durable et les droits de l'homme et contribuer ?la r閍lisation des objectifs 閚onc閟 dans la Charte des Nations Unies.
Nous sommes tous entra頽閟 par le courant rapide de la mondialisation, mais cela ne veut pas dire que nous devons nous livrer en aveugle ?ce courant. Les d閒is de la mondialisation, en particulier celui qui consiste ?関iter la marginalisation des membres les plus faibles de la communaut?internationale, doivent 阾re relev閟 par l'OMC ainsi que par toutes les autres organisations internationales.
Comme l'a soulign?M. Annan dans le message qu'il a adress??la r閡nion du G8 la semaine derni鑢e, et comme l'a r閍ffirm?M. Renato Ruggiero, Directeur g閚閞al de l'OMC, les obstacles au commerce auxquels les pays les moins avanc閟 se heurtent devraient 阾re imm閐iatement abolis. En outre, ces pays devraient b閚閒icier d'un soutien international pour am閘iorer leur comp閠itivit?et leur capacit? d'attirer les investissements. Le renforcement de leur capacit?de soutenir efficacement la concurrence, dans des conditions d'間alit? repr閟ente pour nous tous un d閒i moral et pratique de la plus haute importance. La CNUCED, en coop閞ation avec l'OMC et d'autres agences, se consacre pleinement ?cette t鈉he.
Pour en revenir ?la Conf閞ence de la Havane, il ne faut pas oublier qu'elle a tent?de traiter de deux questions essentielles, le commerce et l'emploi. A cette 閜oque-l? les hommes d'Etat et les 閏onomistes croyaient encore que le plein emploi 閠ait possible. Aujourd'hui, cet objectif a 閠? dans la pratique, quasiment abandonn? Dans les seuls pays de l'OCDE, il y a 35 millions de ch鬽eurs. Dans les pays en d関eloppement, ils se comptent par centaines de millions. Les in間alit閟 n'ont pas 閠?r閐uites, que ce soit ?l'int閞ieur des pays ou entre eux.
Ce n'est certainement pas parce que le XXe si鑓le n'a pas pu r間ler ce probl鑝e extr阭ement d閘icat que le commerce est ?bl鈓er. Mais, en cette p閞iode de lib閞alisation mondiale du commerce, l'existence du ch鬽age g閚閞alis? de l'ins閏urit?de l'emploi et d'in間alit閟 criantes a incontestablement un rapport avec le malaise, voire les r閍ctions violentes que peut susciter dans certains milieux la lib閞alisation du commerce et de l'investissement. Ces pr閛ccupations ont 閠?exprim閑s dans diverses circonstances, comme le d閎at sur la "proc閐ure acc閘閞閑" au Congr鑣 am閞icain, les n間ociations de l'OCDE relatives ?un accord plurilat閞al sur l'investissement, et les contestations et manifestations qui ont eu lieu ces jours derniers ici, ?Gen鑦e.
Nous ne devons pas nous laisser abuser par l'atmosph鑢e festive de cette comm閙oration. Dehors, l'angoisse et la peur, l'ins閏urit?de l'emploi et ce que Thoreau d閏rivait comme une "vie de d閟espoir muet" sont bien pr閟ents et sont aussi r閑ls que les remarquables r閟ultats de la lib閞alisation mondiale. Il est du devoir du syst鑝e des Nations Unies, de l'OMC et des institutions de Bretton Woods de cr閑r des raisons de croire dans l'avenir et de donner ?chacun de solides raisons d'esp閞er.