COMPRENDRE
L'OMC: LES ACCORDS
Agriculture: des march閟 plus 閝uitables pour les agriculteurs
Le GATT originel s抋ppliquait bien au commerce des produits agricoles, mais il comportait des failles. Par exemple, il permettait aux pays d抋ppliquer certaines mesures non tarifaires telles que des contingents d抜mportation et d抋ccorder des subventions. Le commerce des produits agricoles a 閠? gravement fauss? notamment par le recours ?des subventions ?l抏xportation qui n抋uraient pas 閠? en principe, autoris閑s pour les produits industriels. Le Cycle d扷ruguay a engendr?le premier accord multilat閞al consacr?au secteur. Celui-ci marque un progr鑣 appr閏iable vers l抜nstauration de l抩rdre et d抲ne concurrence loyale dans un secteur moins soumis ?distorsions. Il a 閠? mis en 渦vre sur une p閞iode de six ans (et est toujours mis en 渦vre par les pays en d関eloppement pour une p閞iode de dix ans) ?partir de 1995. L'accord du Cycle d'Uruguay incluait un engagement de poursuivre la r閒orme au moyen de nouvelles n間ociations. Celles-ci ont 閠?engag閑s en 2000, comme l'exigeait l'Accord sur l'agriculture.
> Voir aussi: Programme de Doha: n間ociations en cours
L'Accord sur l'agriculture: r鑗les et engagements nouveaux
L?b>Accord sur l抋griculture vise ?r閒ormer le commerce dans ce secteur et ?renforcer le r鬺e du march? dans l抩rientation des politiques appliqu閑s, ce qui am閘iorerait la pr関isibilit?et la s閏urit?pour les pays importateurs comme pour les pays exportateurs.
Les nouveaux engagements et r鑗les portent sur les questions suivantes:



L抋ccord permet bien aux gouvernements d抋ider leur secteur rural, mais de pr閒閞ence par des mesures qui faussent le moins les 閏hanges. Il m閚age aussi une certaine souplesse dans la mise en 渦vre des engagements. Les pays en d関eloppement ne sont pas tenus de r閐uire autant que les pays d関elopp閟 leurs subventions ou leurs droits de douane et b閚閒icient d抲n d閘ai suppl閙entaire pour s抋cquitter de leurs obligations. Les pays les moins avanc閟 ne sont pas du tout tenus de le faire. Des dispositions sp閏iales portent sur les int閞阾s des pays qui doivent importer les produits alimentaires dont ils ont besoin et sur les pr閛ccupations des pays les moins avanc閟.
Objectifs num閞iques pour l'agriculture haut de page
Les taux ci-apr鑣 ont 閠?convenus
lors du Cycle d'Uruguay pour la r閐uction du subventionnement
et de la protection des produits agricoles. Seuls les chiffres
correspondant ?la r閐uction des subventions ?l'exportation figurent
dans l'accord.
Pays d関elopp閟 |
Pays en d関eloppement |
|
Droits de douane |
||
R閐uction moyenne pour tous les produits agricoles |
?6% |
?4% |
R閐uction minimale par produit |
?5% |
?0% |
Soutien interne |
|
|
R閐uction de la MGS
totale pour le secteur |
?0% |
?3% |
Exportations |
|
|
Valeur des subventions |
?6% |
?4% |
Quantit閟 subventionn閑s |
?1% |
?4% |
Les pays les moins avanc閟 ne sont pas tenus de prendre des engagements
en vue de r閐uire les droits de douane ou les subventions.
Le niveau de base pour les r閐uctions tarifaires est le taux consolid?avant le 1er janvier 1995 ou, pour les droits non consolid閟, le taux effectivement appliqu?en septembre 1986, au moment du d閎ut du Cycle d'Uruguay.
L抋ccord contient une clause “de paix” qui vise ?diminuer le risque de diff閞ends ou de contestations concernant des subventions agricoles pendant une p閞iode de neuf ans, jusqu'?la fin de 2003.
haut de page
Acc鑣 aux march閟: “droits de douane uniquement”, s抜l vous pla顃
La nouvelle r鑗le en mati鑢e d抋cc鑣 aux march閟 produits agricoles est “droits de douane uniquement”. Avant le Cycle d扷ruguay, les importations de certains produits agricoles 閠aient limit閑s par des contingents et d抋utres mesures non tarifaires. Ceux-ci ont 閠?remplac閟 par des droits de douane qui assuraient un degr?de protection ?peu pr鑣 閝uivalent: si la mesure ant閞ieure avait pour effet de majorer les prix int閞ieurs de 75 pour cent par rapport aux prix mondiaux, le nouveau droit de douane pourrait 阾re d抏nviron 75 pour cent (cette mani鑢e de convertir en droits de douane les contingents et d抋utres types de mesures est appel閑 “tarification”).
Mais ce n抏st pas tout. Il est aussi pr関u que les quantit閟 import閑s avant l抏ntr閑 en vigueur de l抋ccord peuvent continuer ?l掙tre et il est garanti que, pour les quantit閟 additionnelles jusqu掄 concurrence d抲n certain niveau, les taux de droits appliqu閟 ne seront pas prohibitifs, gr鈉e ?un syst鑝e de “contingents tarifaires”: des droits de douane moins 閘ev閟 sont fix閟 pour des quantit閟 sp閏ifi閑s et des taux de droits plus 閘ev閟 (parfois beaucoup plus 閘ev閟) pour les quantit閟 en sus du contingent.
Pour tous les produits agricoles, les droits de douane et contingents tarifaires faisant l抩bjet des nouveaux engagements ont pris effet en 1995. Les participants au Cycle d扷ruguay sont convenus que les pays d関elopp閟 r閐uiraient les droits de douane (dans le cas des contingents tarifaires, les taux les plus 閘ev閟 applicables hors contingent) de 36 pour cent en moyenne, par tranches 間ales sur six ans. Les pays en d関eloppement r閐uiraient leurs droits de 24 pour cent sur dix ans. Plusieurs pays en d関eloppement ont aussi opt?pour la possibilit?d抩ffrir des taux plafonds l?o? les droits n抋vaient pas 閠?“consolid閟” (c抏st-?dire vis閟 par des engagements conform閙ent aux r鑗les du GATT ou de l扥MC) avant le Cycle d扷ruguay. Les pays les moins avanc閟 ne sont pas tenus de r閐uire leurs droits de douane. (Ces chiffres ne figurent pas ?proprement parler dans l扐ccord sur l抋griculture. Les participants les ont utilis閟 comme base pour 閠ablir leurs listes d抏ngagements. Ce sont les engagements repris dans les listes qui sont juridiquement contraignants.)
S抋gissant des produits pour lesquels les restrictions non tarifaires ont 閠?converties en droits de douane, les gouvernements sont autoris閟 ?prendre des mesures d抲rgence sp閏iales (“sauvegardes sp閏iales”) afin de prot間er leurs agriculteurs contre une baisse soudaine des prix ou un accroissement des importations. L抋ccord pr閏ise n閍nmoins quand et comment ces mesures d抲rgence peuvent 阾re adopt閑s (par exemple, elles ne peuvent pas s抋ppliquer ?des importations effectu閑s dans le cadre d抲n contingent tarifaire).
Quatre pays ont recouru aux dispositions concernant le 搕raitement sp閏ial?pour restreindre les importations de produits particuli鑢ement sensibles (principalement le riz) durant la p閞iode de mise en 渦vre (jusqu'?2000 pour les pays d関elopp閟, jusqu'?2004 pour les pays en d関eloppement), sous r閟erve cependant de conditions d閒inies rigoureusement, notamment en ce qui concerne l抋cc鑣 minimal pour les fournisseurs 閠rangers: ce sont le Japon, la R閜ublique de Cor閑 et les Philippines (pour le riz), et Isra雔 (pour la viande de mouton, le lait entier en poudre et certains fromages). Le Japon et Isra雔 ont d閟ormais renonc??ce droit. Mais la R閜ublique de Cor閑 et les Philippines ont 閠endu leur traitement sp閏ial pour le riz. Un nouveau Membre, le Taipei chinois, a recouru au traitement sp閏ial pour le riz au cours de la premi鑢e ann閑 suivant son accession, en 2002.
haut de pageSoutien interne: quand il est autoris?et quand il ne l抏st pas
Ce que l抩n reproche surtout aux mesures visant ?soutenir les prix int閞ieurs, ou ?subventionner la production d抲ne autre mani鑢e, c抏st qu抏lles encouragent la surproduction, laquelle 閘imine les produits import閟 du march?ou conduit ?subventionner les exportations et ?pratiquer le dumping sur les march閟 mondiaux. L扐ccord sur l抋griculture fait la distinction entre les programmes de soutien qui ont pour effet de stimuler directement la production, et ceux qui sont consid閞閟 comme n抋yant pas d抏ffets directs.
Les mesures int閞ieures ayant une incidence directe sur la production et le commerce doivent 阾re r閐uites. Les membres de l扥MC ont 関alu?le soutien de ce type qu抜ls ont accord?chaque ann閑 ?l抋griculture (en calculant la “mesure globale du soutien totale” ou “MGS totale”) pendant la p閞iode de base 1986-1988. Les pays d関elopp閟 ont accept?de r閐uire ces chiffres de 20 pour cent en six ans ?compter de 1995. Les pays en d関eloppement sont convenus de proc閐er ?une r閐uction de 13 pour cent sur dix ans. Les pays les moins avanc閟 ne sont tenus de faire aucune r閐uction. (Ce type de soutien interne est parfois appel?la “cat間orie orange”, en r閒閞ence au feu orange pour la circulation, qui signifie “ralentir”.)
Les mesures ayant une incidence minime sur le commerce peuvent 阾re adopt閑s librement et sont class閑s dans la cat間orie “verte” (par analogie avec le feu vert pour la circulation). Elles comprennent les services assur閟 par les pouvoirs publics tels que la recherche, la sant?publique, l抜nfrastructure et la s閏urit?alimentaire. Elles comprennent aussi les paiements vers閟 directement aux agriculteurs qui n抩nt pas pour effet de stimuler la production, comme certaines formes de soutien direct des revenus, l抋ide ?la restructuration des exploitations agricoles, et les paiements directs dans le cadre de programmes de protection de l抏nvironnement et d抋ssistance aux r間ions.
Les mesures suivantes sont aussi autoris閑s: certains paiements directs aux agriculteurs qui sont tenus de limiter la production (appel閑s parfois mesures de la “cat間orie bleue”), certains programmes d抋ide de l捝tat en faveur du d関eloppement agricole et rural dans les pays en d関eloppement, et d抋utres mesures de soutien dont l抋mpleur est modeste (“de minimis”) par rapport ?la valeur totale du produit ou des produits b閚閒iciaires (5 pour cent ou moins dans le cas des pays d関elopp閟 et 10 pour cent ou moins pour les pays en d関eloppement).
haut de page
Subventions ?l抏xportation: limitation des d閜enses et des quantit閟
L扐ccord sur l抋griculture proscrit les subventions ?l抏xportation de produits agricoles, sauf lorsqu抏lles sont sp閏ifi閑s dans les listes d抏ngagements des membres, auquel cas ceux-ci sont tenus de r閐uire ?la fois les montants des d閜enses effectu閑s ?ce titre et les quantit閟 d抏xportations subventionn閑s. En prenant les moyennes de 1986-1990 comme niveau de base, les pays d関elopp閟 ont accept?de r閐uire de 36 pour cent la valeur des subventions ?l抏xportation pendant une p閞iode de six ans ?compter de 1995 (24 pour cent sur dix ans pour les pays en d関eloppement). Ils sont aussi convenus de r閐uire de 21 pour cent en six ans les quantit閟 d抏xportations subventionn閑s (14 pour cent sur dix ans pour les pays en d関eloppement). Les pays les moins avanc閟 ne sont tenus de faire aucune r閐uction.
Pendant les six ann閑s de la p閞iode de mise en 渦vre, les pays en d関eloppement sont autoris閟, sous certaines conditions, ?recourir au subventionnement pour r閐uire les co鹴s de commercialisation et de transport des produits export閟.
haut de page
Pays les moins avanc閟 et pays tributaires des importations de produits alimentaires
L扐ccord sur l抋griculture dispose que les membres de l扥MC doivent r閐uire leurs exportations subventionn閑s. Cependant, certains pays importateurs sont tributaires des produits alimentaires bon march?et subventionn閟 en provenance des principaux pays industrialis閟. Parmi eux, figurent quelques-uns des pays les plus pauvres qui, malgr?l抏ffet favorable que pourrait avoir sur leur secteur agricole une hausse des prix caus閑 par la r閐uction des subventions ?l'exportation, pourraient avoir besoin d抲ne assistance temporaire afin d抏ffectuer les ajustements n閏essaires pour pouvoir financer des importations devenues plus co鹴euses et 関entuellement exporter. Une D閏ision minist閞ielle sp閏iale 閚once les objectifs et certaines mesures concernant les apports d抋ide alimentaire et d抋ide au d関eloppement agricole. Elle mentionne aussi la possibilit?d抲ne assistance fournie par le Fonds mon閠aire international et la Banque mondiale en vue de financer des importations commerciales de produits alimentaires.
> pour en savoir plus sur l'agriculture


Comment s抋ppelle cet accord?
Pour la plupart des dispositions: Accord sur l抋griculture.
Pour les engagements concernant les droits de douane, les contingents tarifaires, le soutien interne, et les subventions ?l抏xportation: les listes annex閑s au Protocole de Marrakech annex??l扐ccord g閚閞al sur les tarifs douaniers et le commerce de 1994.
(Voir aussi “Modalit閟 de l掗tablissement d抏ngagements contraignants et sp閏ifiques s抜nscrivant dans le cadre du programme de r閒orme”, (MTN.GNG/MA/W/24.) 23 pages: Word (116Ko) ou pdf (100Ko).
Que signifie “distorsion”? haut de page
C'est une question fondamentale. Le commerce est fauss?si les prix sont sup閞ieurs ou inf閞ieurs ?la normale et si les quantit閟 produites, achet閑s et vendues sont aussi sup閞ieures ou inf閞ieures ?la normale, c抏st-?dire aux niveaux qui existeraient g閚閞alement sur un march?concurrentiel.
Par exemple, les obstacles ? l抜mportation et les subventions int閞ieures peuvent entra頽er une hausse des prix des produits agricoles sur le march?int閞ieur d抲n pays. Cette hausse peut encourager la surproduction. Si les exc閐ents doivent 阾re vendus sur les march閟 mondiaux, o?les prix sont moins 閘ev閟, des subventions ?l抏xportation sont n閏essaires. Par cons閝uent, les pays qui subventionnent peuvent produire et exporter beaucoup plus qu抜ls ne le feraient normalement.
Les gouvernements avancent g閚閞alement trois raisons pour justifier le soutien et la protection accord閟 ?leurs agriculteurs, m阭e si le commerce des produits agricoles en est fauss?
garantir une production alimentaire suffisante pour couvrir les
besoins du pays;
prot間er les agriculteurs contre l抜ncidence du climat et des
fluctuations des prix mondiaux;
pr閟erver la soci閠?rurale.
Cependant, les politiques appliqu閑s ont 閠?souvent co鹴euses et elles ont engendr?des exc閐ents donnant lieu ?une guerre de subventions ?l抏xportation. Les pays qui avaient moins de ressources pour financer les subventions ont souffert. Dans les n間ociations, le d閎at porte sur la question de savoir s'il est possible d'atteindre ces objectifs sans fausser les 閏hanges.
Voici comment se pr閟ente un contingent tarifaire
Les importations entrant dans le cadre d抲n contingent tarifaire (jusqu掄 1 000 tonnes) sont passibles d抲n droit de 10 pour cent. Les importations entrant hors quota sont assujetties ?un droit de 80 pour cent. Conform閙ent ?l抋ccord de l扷ruguay round, les 1 000 tonnes sont calcul閑s d抋pr鑣 les importations constat閑s pendant la p閞iode de base ou d抋pr鑣 un niveau n間oci?d抋cc鑣 minimal.