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MODULE DE FORMATION AU SYSTÈME DE RÈGLEMENT DES DIFFÉRENDS: CHAPITRE 6
Le processus — 蓆apes d’une affaire type de r鑗lement des diff閞ends
Suivant le calendrier fix? les travaux de fond du groupe sp閏ial peuvent commencer par un 閏hange de communications entre les parties concernant toute question pr閘iminaire soulev閑 par le d閒endeur. Par exemple, un d閒endeur peut pr閠endre que la demande d’閠ablissement du groupe sp閏ial est insuffisante ou manque de clart? Dans ces cas, le groupe sp閏ial peut rendre une d閏ision pr閘iminaire, mais il peut aussi r閟erver sa d閏ision pour son rapport final.1
Si aucune question pr閘iminaire n’est soulev閑, les parties, pour commencer, 閏hangent une premi鑢e s閞ie de communications 閏rites. Le plaignant est normalement le premier ?d閜oser sa communication, ?laquelle le d閒endeur r閜ond dans sa premi鑢e communication (article 12:6 du M閙orandum d’accord). Les tierces parties d閜osent habituellement leurs communications apr鑣 que les parties ont d閜os?les leurs. Les tierces parties, qui sont habilit閑s ?recevoir les premi鑢es communications 閏rites des parties (article 10:3 du M閙orandum d’accord), se rallient souvent ?la position d閒endue par l’une des parties.
Le M閙orandum d’accord dispose que le Secr閠ariat re鏾it ces communications et les transmet ?l’autre partie ou aux autres parties au diff閞end (article 12:6 du M閙orandum d’accord). Dans la pratique, toutefois, seul le nombre d’exemplaires de ces communications requis pour le groupe sp閏ial est au greffe du r鑗lement des diff閞ends du Secr閠ariat2 et les parties et les tierces parties remettent des exemplaires directement aux autres parties et tierces parties, souvent par l’interm閐iaire des bo顃es aux lettres de leurs d閘間ations ?Gen鑦e qui se trouvent dans le b鈚iment de l’OMC.
Les communications 閏rites des parties sont des documents tr鑣 complets qui sont souvent tr鑣 longs et accompagn閟 d’annexes d閠aill閑s. Ils clarifient les faits de la cause et contiennent des arguments juridiques qui souvent s’appuient largement sur la jurisprudence ant閞ieure des groupes sp閏iaux et de l’Organe d’appel. La communication du plaignant s’efforce g閚閞alement d’閠ablir que l’all間ation de violation ou d’annulation ou r閐uction d’avantages en situation de non-violation est justifi閑. Le d閒endeur s’efforce le plus souvent de r閒uter les all間ations et les arguments factuels et juridiques avanc閟 par le plaignant. Contrairement aux communications des parties, celles des tierces parties sont habituellement beaucoup plus courtes, souvent limit閑s ?quelques pages, et contiennent des observations sur les arguments factuels et juridiques des parties.
Toutes ces communications demeurent confidentielles (article 18:2 du M閙orandum d’accord et paragraphe 3 des proc閐ures de travail 閚onc閑s ?l’Appendice 3 du M閙orandum d’accord), mais le rapport du groupe sp閏ial, qui est distribu??terme ?tous les Membres et rendu public, refl鑤e et r閟ume les all間ations et les arguments factuels et juridiques que les parties ont pr閟ent閟 au groupe sp閏ial (dans la partie dite descriptive dudit rapport). En outre, les parties sont libres de divulguer leurs propres communications au public (article 18:2 du M閙orandum d’accord et paragraphe 3 des proc閐ures de travail 閚onc閑s ?l’Appendice 3 du M閙orandum d’accord). Plusieurs Membres publient leurs communications sur leur propre site Internet, imm閐iatement apr鑣 les avoir d閜os閑s, ?l’issue d’une audience, ou une fois que la proc閐ure est achev閑.3
Lorsqu’ils 閠ablissent leurs propres proc閐ures pour un diff閞end particulier, les groupes sp閏iaux demandent parfois aux parties et aux tierces parties de pr閟enter des r閟um閟 analytiques de leurs communications. Dans une certaine mesure, ces r閟um閟 sont utilis閟 pour r閐iger la part descriptive du rapport du groupe sp閏ial.
Apr鑣 l’閏hange des premi鑢es communications 閏rites, le groupe sp閏ial convoque une premi鑢e audience, appel閑 premi鑢e r閡nion de fond (par opposition ? “r閡nion d’organisation”). Comme toutes les r閡nions, celle-ci se tient au si鑗e de l’OMC ?Gen鑦e et ressemble ?une audience devant un tribunal, quoique dans un cadre plus informel. Contrairement ?la pratique en vigueur dans de nombreux tribunaux nationaux, cette audience n’est pas publique. Seules les parties et tierces parties au diff閞end, les membres du groupe sp閏ial, les fonctionnaires du Secr閠ariat fournissant un soutien au groupe sp閏ial et les interpr鑤es ont le droit d’y assister.
?cette r閡nion, qui est enregistr閑 sur bande magn閠ique, les parties pr閟entent leurs vues oralement, en g閚閞al en s’appuyant sur une d閏laration d閖?pr閜ar閑 qui est 間alement distribu閑 par 閏rit au groupe sp閏ial et aux autres parties (paragraphe 9 des Proc閐ures de travail 閚onc閑s ?l’Appendice 3). Apr鑣 avoir entendu le(s) plaignant(s) et le d閒enseur, le groupe sp閏ial m閚age aux tierces parties la possibilit?de pr閟enter leurs vues oralement au cours d’une s閍nce sp閏iale consacr閑 aux expos閟 des tierces parties (article 10:2 du M閙orandum d’accord, paragraphe 6 des Proc閐ures de travail 閚onc閑s ?l’Appendice 3). Cela signifie qu’en vertu des proc閐ures normales, les tierces parties ne sont pas pr閟entes avant cette s閍nce sp閏iale ?leur intention, lorsque les parties pr閟entent leurs vues oralement, mais le sont seulement lorsque toutes les tierces parties exposent leurs arguments. En cons閝uence, toutes les tierces parties quittent la salle apr鑣 avoir pris la parole (?moins que le groupe sp閏ial n’adopte une proc閐ure diff閞ente).
Apr鑣 les d閏larations orales, les parties (et les tierces parties) sont invit閑s ?r閜ondre aux questions du groupe sp閏ial et des autres parties afin de clarifier tous les points de droit et de fait (paragraphe 8 des Proc閐ures de travail 閚onc閑s ?l’Appendice 3). Ces questions sont habituellement distribu閑s par 閏rit, mais examin閑s lors de l’audience dans la mesure o?les parties (et les tierces parties) sont pr阾es ?y r閜ondre oralement. Une fois la premi鑢e r閡nion de fond termin閑, il est g閚閞alement demand?aux parties de communiquer, dans un d閘ai de quelques jours, des r閜onses 閏rites aux questions du groupe sp閏ial et des autres parties, qu’elles aient ou non d閖?閠?examin閑s oralement.
Environ quatre semaines apr鑣 la premi鑢e r閡nion du groupe sp閏ial, les parties 閏hangent simultan閙ent des r閒utations 閏rites, appel閑s aussi deuxi鑝es communications 閏rites. Dans ces communications, qui ne sont pas remises aux tierces parties, les parties r閜ondent chacune ?la premi鑢e communication 閏rite de l’autre et ?la d閏laration orale faite par l’autre ?la premi鑢e r閡nion de fond. Par la suite, le groupe sp閏ial tient une seconde r閡nion de fond avec les parties (les groupes sp閏iaux sont habilit閟 ?programmer une troisi鑝e r閡nion (voire davantage) dans le cadre d’un diff閞end). Les parties, une fois encore oralement, pr閟entent des arguments factuels et juridiques lors de cette deuxi鑝e audience et r閜ondent ?de nouvelles questions du groupe sp閏ial et de l’autre partie, d’abord oralement, puis par 閏rit. Parfois, un groupe sp閏ial tient une troisi鑝e r閡nion, en particulier lorsqu’il entend des experts.
Dans le cas o?des plaintes multiples concernant la m阭e question ont d閎ouch?sur l’閠ablissement d’un groupe sp閏ial unique, les communications 閏rites de chacun des plaignants doivent 阾re mises ?la disposition des autres et chacun a le droit d’阾re pr閟ent lorsque l’un quelconque des autres expose ses vues au groupe sp閏ial (article 9:2 du M閙orandum d’accord).
D閘ib閞ations du groupe sp閏ial et 閘aboration de son rapport haut de page
Une fois les audiences achev閑s, le groupe sp閏ial proc鑔e ?des d閘ib閞ations internes pour examiner la question et formuler des conclusions concernant l’issue du diff閞end et le raisonnement y aff閞ent. Le groupe sp閏ial a pour mandat de proc閐er ?une 関aluation objective des questions de fait et de droit pertinentes afin d’関aluer la conformit?de la mesure contest閑 avec l’accord ou les accords vis閟 invoqu閟 par le plaignant (article 11 du M閙orandum d’accord). Plus simplement, le groupe sp閏ial examine s’il est exact que, comme l’all鑗ue le plaignant, le d閒endeur a agi d’une mani鑢e incompatible avec les obligations qu’il a contract閑s dans le cadre de l’OMC.4 Ainsi, le mandat du groupe sp閏ial consiste ?appliquer le droit de l’OMC existant, pas ?l間if閞er. L’article 19:2 du M閙orandum d’accord souligne que les groupes sp閏iaux et l’Organe d’appel ne doivent pas accro顃re ou diminuer les droits et obligations 閚onc閟 dans les accords vis閟.
Les d閘ib閞ations du groupe sp閏ial sont confidentielles et son rapport est r閐ig?sans que les parties soient pr閟entes (article 14:1 et 14:2 du M閙orandum d’accord et paragraphe 3 des Proc閐ures de travail 閚onc閑s ?l’Appendice 3 du M閙orandum d’accord). L’article 18:1 du M閙orandum d’accord interdit 間alement les communications ex parte avec le groupe sp閏ial en ce qui concerne la question ?l’examen, ce qui signifie que le groupe sp閏ial n’a pas le droit de communiquer avec l’une quelconque des parties sauf en la pr閟ence de l’autre ou des autres.
Le rapport du groupe sp閏ial se divise en deux parties principales: la partie dite “descriptive” et les “constatations”. La partie descriptive est habituellement la plus longue et comprend en g閚閞al une introduction, les aspects factuels, les all間ations des parties (partie aussi parfois intitul閑 “constatations demand閑s”), et, plus important, un r閟um?des arguments factuels et juridiques des parties et des tierces parties.
Le groupe sp閏ial commence par remettre un projet de partie descriptive aux parties afin qu’elles pr閟entent leurs observations par 閏rit (article 15:1 du M閙orandum d’accord). Conform閙ent au calendrier propos??l’Appendice 3 du M閙orandum d’accord, les parties sont invit閑s ?faire des observations au sujet du projet de partie descriptive dans un d閘ai de deux semaines. Cela leur donne la possibilit?de v閞ifier que la partie descriptive rend compte de tous leurs arguments principaux, de corriger les erreurs et de rectifier ce qu’elles croient 阾re des erreurs et des impr閏isions.
Notes:
1. Dans le deuxi鑝e cas, les parties risquent d’avoir ?pr閟enter certains de leurs arguments ?titre subsidiaire, s’ils ne savent pas si une all間ation donn閑 rel鑦e du mandat du groupe sp閏ial. retour au texte
2. En 2002, le Secr閠ariat a 閠abli un greffe du r鑗lement des diff閞ends qui re鏾it et archive les communications et tient un dossier officiel pour chaque diff閞end au stade du groupe sp閏ial. retour au texte
3. Ces sites Internet peuvent constituer des ressources utiles dans la mesure o?ils illustrent la mani鑢e dont ces communications sont structur閑s et 閏rites et donnent des exemples de d閏larations juridiques dans les divers domaines du droit de l’OMC. Voici les adresses des sites de quelques pays participant activement au syst鑝e de r鑗lement des diff閞ends: http://www.acwl.ch pour les pays en d関eloppement parties repr閟ent閑s par le Centre consultatif sur la l間islation de l’OMC; http://www.dfat.gov.au/trade/negotiations/wto_disputes.html pour l’Australie; http://www.dfait-maeci.gc.ca/tna-nac/dispute-e.asp pour le Canada; http://mkaccdb.eu.int/miti/dsu pour les Communaut閟 europ閑nnes; http://www.dft.govt.nz/support/legal/default.html pour la Nouvelle-Z閘ande; http://ustr.gov/enforcement/briefs.shtml pour les 蓆ats-Unis. retour au texte
4. Ou — dans les rares cas de plainte en situation de non-violation — si la mesure compatible avec les r鑗les de l’OMC contest閑 annule ou compromet des avantages r閟ultant pour le plaignant des accords vis閟 invoqu閟. retour au texte